jeudi 29 décembre 2011

LA FIEVRE ACH'TEUSE...

La fièvre ache’teuse

Être n’est jamais un acquis...
Comme Avoir n’est pas exister...
Plus je dépense... et plus je suis ?
Plus je me sens valorisé ?
O comme on peut se perdre ainsi... 
Rien qu'à désirer « tout gagner » !


C’est jour de SOLDE ! Ah oui ! On peut s’payer d’la vie ?

Dépenser... sans penser... dans les hypers... Super !
C’est comme un plan... d’enfer ! Un paradis d’envies !
On fera des z’affaires’ : provisions pour l’hiver !

Croix de fer ! C’est juré !... Pour les « maxi-curées » :

A cœur perdu, on va... gagner, sur les badauds,
Des charriots bien chargés... dans des guerres’ bien carrées :
« La Bataille’ des caddies »... et des lots de cadeaux...

Public « cité »-« ciblé(e)» : la campagne est lancée,

Commerciale et sauvage, au « profit des passants »...
La « réclame » est enle’vée, les marques déposées,
Pour des achats « comptant »... des ache’teurs bien contents...

Ici, on prendrait tout... et là, on peut tout prendre...

Et pour que tout s’achète, on achèterait tout...
C’est jour de déballage... à tout vent, à tout vendre...
Et tout doit disparaître ! Ou partir ! C’est trop fou !

C’est vrai : sur le palier de la bonne’ ménagère,

Il y’a des prospectus et des tonnes’ de papier...
‘Y a des rabais offerts, pour des anniversaires...
Et d’la promo promise... aux gens de tous quartiers...

Tous les récipiendaires’ iront bien faire leurs courses...

Pour être les premiers... qui seront « mieux servis »...
Dans leur panier percé, ils vont vider leur bourse,
Ou bien perdre la tête, à la fête, aujourd’hui !

On vient se ressourcer dans les temples modernes...

C’est la mode, oui ! sans fin... et sans modération...
Pour vivre avec « son temps », ou s’enfuir, s’il est terne,
Au « nouveau nirvana » de la Consommation...

Et plus il y’a de monde ou de trafic aux caisses,

Et plus on se bouscule... et plus on fait de tours,
Plus les consommateurs vont célébrer de messes,
De semaine en Dimanche ! On veut bien... « tous les jours » !

Avec la prophétie des prix toujours en baisse,

C’est là qu’on fait passer la brillante « oraison » :
On rend, au pratiquant, la « monnaie de sa liesse » ;
On le voudrait fidèle... aux prochaines’ « promotions »...

On ne sait plus quoi faire’ pour échapper aux crises...

Et fera-t-on le choix des moyens d’en finir,
Qu’on dépense à sauver des tas de marchandises,
Plutôt qu’à découvrir des voies pour « en sortir » ?

On pourrait bien lancer « des vaisseaux vers la lune »...

Ou des invitations à la foire « au cochon »,
Des « bouteilles’ à la bière »... ou la « roue d’la fortune »...
Mais des « choucroute’ parties »... pour faire’ sauter l’bouchon...

Et que l’achat... soit notre choix !


On ne sait plus quoi faire’ pour alléger les banques

De l’argent des braves’ gens ! et pour doper l’quidam,
Contre un défaut de zèle et pour que rien ne manque
A ses pulsions d’client... tout comme à son grand dam !

A grands coûts de slogans, et de verve enjôleuse,

On appâte ou on flatte’ le précieux pourvoyeur ;
On lui tend des miroirs, où sa mine est radieuse,
A condition, bien sûr, qu’il soit un « bon payeur » !

Qui demande à choisir : « ou la bourse ou la Vie » ?

On peut bien traverser « des misères bien dorées »...
Où l’on vit sans remords, « pour pas » mourir d’envie,
« Comme en flagrant désir... de tout s’approprier » !

Qui confond le bonheur et le confort factice ?

Le plaisir éphémère, avec l’éternité ?
Ce « bonheur à la pelle » appelle un sacrifice :
L’oubli d’être soi-même, et l’oubli d’exister...

Et par quel artifice, aura-t-on pu confondre

Des lueurs de néons, avec l’Eldorado...
Et cet Eldorado, par les nuits les plus sombres,
Avec l’éclat profond... d’un horizon nouveau ?

Qui confond le commerce avec un sanctuaire,

Où l’on fait un « baptême », à chaque’ nouvelle saison,
Devant les « portes’ ouvertes »... aux offres légendaires...
Et des produits « miracle »... et des « révolutions » ?

S’il y a du « racolage »... il peut être efficace !

Et les supermarchés, les « hypers » où l’on s’perd,
Sont bien des « chasses » gardées, d’« aventure en surface »...
Avec des « protections » contre les coûts « pervers »...

Oui ! mais la bonne nouvelle est que tout reste « libre »...

Le service et le reste... Au moins, on s’y attend !
La concurrence y croit, aussi, et, pour survivre,
Garde un libre recours... de dépôt de bilan !

Est-ce ainsi que le monde a bâti ses conquêtes...

Et son pouvoir d’achat, avec perte et profit ?
Pour la moindre victoire, il faut bien des défaites !
Non, mais c’est entendu... C’est juré ! C’est promis !

On a parfois besoin de dépasser des crises...

Et n’a-t-on pas, déjà, les moyens d’en guérir ?
On « dépense à tout va », et jusqu’à sa chemise,
Au lieu que de choisir la voie... de s’en sortir !

A moins que le combat se situe à la marge...

Ou alors en amont, si l’on regarde mieux ;
Au-dedans de soi-même où, parfois, il fait rage :
Où le grand choix d’une’ vie... est celui « d’être heureux »...

Mais nos achats... sont-ils un choix ?


On oublie... un peu trop... qu’on n’a pas la maîtrise...

D’un rêve enrubanné de bonheur à crédit...
Qu’on n’est pas à l’abri de la moindre surprise...
Qu’en prenant « tout c’qui vient », on n’a pas « tout compris »...

Que c’qui nous laisse un vide a quelque chose à dire :

Qu’il nous manque’ra toujours « un rien » pour en faire’ « peu » !
Et qu’il est là, le mal : « rien ne saurait suffire » !
Mais, derrière l’horizon, le ciel est-il plus bleu ?

Qu’importe la question ! La réponse essentielle

A des couleurs variées... des reflets infinis !
Corps et confort ou paix... du cœur ! la vie est belle...
Rien que dans l’harmonie... et ça n’a pas de prix !

J’ai connu des déserts, sans abri ni richesse,

Où j’ai brûlé de joie, avec si peu de bois,
Que j’ai puisé au fond d’un million de tendresses :
De l’amour que l’on donne à celui qu’on reçoit...

Or, si cela leur manque : un sourire, et des larmes,

Nos objets nous entourent... et ne nous comblent pas !
Ils sont à nos côtés, sans toucher à nos âmes,
Et n’en seront jamais qu’éloignés, ici-bas.

Sans argent ni fortune... on peut gagner la lune !

Et bien mieux que tout ça : on pourrait découvrir
Qu’on porte, au fond de soi, des jardins, sous les dunes...
Et que, dans nos déserts, des fleurs ont pu fleurir !

Il suffirait d’une source et de terres’ bien fécondes,

D’aucun autre recours que de sa nudité,
Sans travers commercial, sans façon ni faconde,
Et sans bonimenteur, et sans argumenter,

On retrouve’rait sa « place »... face à sa vraie nature :

Cet être que l’on « est », avant de rien « avoir ».
Où, dépouillé d’armure, d' apparat, de postures,
On n’est rien que soi-même... avec ses avatars...

Et nos pulsions d’achat seraient donc animales ?

Miroirs sans réflexion... ressorts de nos passions....
« La proie et la tanière »... dans la jungle sociale...
Ou sont-elles’ un « produit de civilisation » ?

A-t-on besoin vraiment d’en surmonter les crises...

Les moyens d’en finir ou de s’en affranchir,
Qu’on dépense en achats de milliers d’marchandises,
Au lieu de découvrir des voies pour « en sortir » ?

Qu’importe la question... La réponse est « offerte » :

C’est jour de SOLDE ! Ah oui ? On va pouvoir payer
Un « paradis sur terre » : la porte est grande ouverte
Sur... « l’enfer des z’affaires’ » !!! A-t-on choisi d’entrer ?

Eh ! nos tracas... sont-ils un choix ?


Qui désire avancer, mais... vers quel avenir ?

« L’horizon sera bleu », si on peut découvrir,
Quel que soit le dilemme... et qu’on le veuille ou pas,
Parmi tant de présents qui ne se monnaient pas,

Que l’Amour est gratuit...

Et le Bonheur... aussi !










 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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