Forêt d’absences...
J’ai pleuré de tes
larmes’ quand j’effleurais tes drames
Et je restais des
heures’ à caresser ton âme...
J’ai brûlé de ta flamme et prié Notre Dame
Et tu savais par cœur où s’évadait mon âme...
J’ai brûlé de ta flamme et prié Notre Dame
Et tu savais par cœur où s’évadait mon âme...
Mais là, c’est toi
qui pars...
C’est cruel quelque part
De reprendre un
sourire ou le laisser mourir
Car mourir, c’est partir
mais c’est aussi meurtrir
Ceux qui vont
demeurer souffrants pour une absence,
Muets dans le silence’... murés dans leur souffrance !
Les années dépassées n’ont jamais d’avenir ;
Un présent sans
futur n’a plus rien à offrir...
J’ai souvent joint
les mains aux pieds d’un Ciel en croix
Et si l’on s’y
rejoint, sûr qu’on s’y retrouve’ra !
Tu vois, ça, moi j’y crois,
vu que je prie tout bas
Au sommet d'un combat qui a fait rage en moi...
On me bat froid parfois
à propos de ma foi !
Et je ris de tout
ça :
Ça m’fait « ni
chaud ni tiède »,
Cette’ marre’ de pensées laides !
On me dit :
« C’est bien beau, l’odyssée d’l’au-delà...
On voit bien l’eau
d’ici... pour l’eau d’là, on verra !!!
Les eaux du
Nirvana, c’est c’qu’on boit... chez Krishna ? »...
On croit me
dérider...
C’est pas la
bonne idée !
Ce qu’on voit d’assez loin, on l’entend de plus près...
Et c’est bien ce qui touche’ qui
rend le plus farouche !
Mais...
Qui sait ce qu’on ressent... Qui ressent ce qu’on sait ?
Dans ces moments
de deuil,
Qui franchit notre
seuil ?
La mort est un
portail... le deuil est un travail
Qui nous tenaille’ sans faille et sans fin nous cisaille...
Quand le cœur se
déchire, on voit sa profondeur
Où les chagrins
sans fond prendront de la hauteur,
Nous laissant leur douleur
Nous laissant leur douleur
Qui blesse’ra nos pudeurs...
Mais c’est quand
elles’ débordent’ que les larmes ruissellent...
Comment vivre avec soi quand la mort est plurielle ?
D’un frisson peut surgir mille et un souvenirs !
Sur cent disparitions, combien nous font souffrir !!!?
Sur cent disparitions, combien nous font souffrir !!!?
C’est drôle’ :
ça paraît long de finir seul une’ route
Qu’on avait
commencée sans la voir aussi courte !
C’est toi qui
disparais mais c’est moi qui m’efface
Au milieu d’un
désert qui a rempli ta place...
Le temps qu’on a
vécu sera toujours trop lourd :
Il pèse’ le poids
du vide avide’ d’un vieil amour
Qui aspire’ notre
vie mais attire’ nos remords...
Au creux de ses
faiblesses’ peut-on devenir fort ?
La mort tend son
épreuve’. L’amour attend ses preuves...
Il peut toujours
briller pendant les jours qui pleuvent...
Voilà la
vérité : on pourrait triompher
De tant
d’adversités sans trauma ni trophée !
En quittant mes
ornières’ de misère éphémère,
J’ai passé des
frontières’ qui me séparent’ d’hier !
Notre modernité
voulait tuer la mort
Or en mode’ « vérité », on devra vivre encore
Mille absences’
en puissance
Mais il faut qu’on
avance
Dans des forêts
très denses
A travers nos
souffrances
En portant la
présence
D’une immense
espérance...
Car quand part
un ami,
C’est tout un pan
de vie
Qu’on enterre avec
lui
Et ce qui reste
ici,
C’est du temps
qu’on revit
Comme un jour dans
la nuit !
Tout ce poids de
chagrin nous a broyé le cœur...
Le tien s’est
arrêté de battre, sans rancœur.
Si le mien tient
toujours, là, ça tient du miracle,
A des forces
vitales’ qui survivent’ aux débâcles...
Alors, sous les
étoiles’, on se voue au Mystère :
On envoie des
prières’ à des années-lumière
Pour lancer notre
amour au-delà de nos larmes,
Des pensées sans
discours au secours de nos drames...
On défie les trous
noirs de tous nos désespoirs ;
On renie les
mouroirs, la boue dans nos miroirs,
Pour ne plus jamais voir que ces flashs de Bonheur
Qu’on aura su
garder, qu’on arrache aux malheurs !
D’autres gens
partiront, qu’on portait dans les veines...
D’autres ans vont
passer pour emporter nos peines
En creusant tout
ce vide et, sur nous, quelques rides,
Un esprit moins
candide et surtout plus lucide !
Mais on cherche un
refuge à la fin du déluge
Sans aucun
subterfuge et sans être un transfuge,
Après avoir
souffert comme à la fin d’une’ guerre,
Quand les
pierres’ des cime’tières’ nous sont plus familières !
Se quitter, c’est
souffrir ou c’est mourir beaucoup...
Espérer, c’est
s’ouvrir et se nourrir de tout !
Je te dis
« Au-revoir ! »... puisque je veux y croire,
Oui ! qu’on se
reverra... que l’âge est provisoire :
L’Arc-en-ciel
sous la pluie est témoin de soleil...
Vivre après son
sommeil, c’est créer son réveil !
On se couche en
hiver... On se lève au printemps...
Ce qui meurt d’un
passé se revit au présent,
Privant nos souvenirs de trésors à venir,
Quand on veut « revenir... au lieu de repartir » !
Mais on va
reboiser nos forêts sinistrées !
Si le grain ne
meurt pas, il ne peut pas germer !
(Alors il doit germer pour donner tous ses fruits !)...
Le prix de son
savoir, c’est de savoir son prix !
Je suis las devant
toi sous ce toit fait de ciel...
Ton absence’ crie
en moi ! La douleur est cruelle !
Je ne pleure’ pas
pour ça mais pour ceux que ça tue
De penser
qu’ici-bas ce qui meurt est perdu...
Aujourd’hui, près de toi, nous traversons ce deuil
Comme un chemin de
croix très droit mais plein d’écueils...
Ceux qui nous ont
laissés sans l’avoir décidé
Ont souvent boule’versé nos cœurs et nos idées :
La tristesse est
toujours le lot de ceux qui restent !
On a beau le
redire’ comme on annonce’ la peste,
Que « le malheur
commence où le bonheur s’arrête » !
Mais pour
une’ telle’ promesse’, notre âme’ n’est jamais prête !
Et je préfère’ ces
mots que j’offre à notre fils
Pour qu’il endure’ son mal sans peur ni sacrifice :
« Aujourd’hui,
tous les deux, on perd un être cher...
Aussi proche et
précieux qu’est pour toujours ta mère...
Pourtant, viens ! Prends ma main, on avance’ vers demain !
Un jour... si je
suis loin... trouve’ moi dans ton chagrin...
Je serai là pour toi... à côté de tes rêves !
Comme’ ta mère’ l’est déjà... je le
serai... sans trêve...
Que, dans ton désarroi, notre amour
te relève !
Tu sais ! La pluie finit où le
soleil se lève ! »...
Notre modernité a
voulu nier la mort...
En mode « éternité »,
on va revivre encore
Mille absences’ en
silence
Au cœur des
forêts denses !
Mais il faut qu’on
avance
A travers nos
souffrances
En gardant la
présence
D’une immense
espérance !
Quand on perd un
ami,
C’est une’ part de
nos vies
Qui nous quitte avec lui...
Il n’en reste, après lui,
Qu’un espoir qui
reluit
Comme un phare’ dans la nuit...
Quand on perd un
parent,
Une âme’ claire, un
enfant !
On ne voit plus
vraiment
La poussière’ comme
avant.
On voit le
firmament...
Ou on se voit
dedans !
Alors, sous les
étoiles’, on se fie au Mystère :
On envoie des
prières’... à des « années-lumière » !