vendredi 24 juillet 2015

FORÊT D'ABSENCES...

Forêt d’absences...

J’ai pleuré de tes larmes quand j’effleurais tes drames
Et je restais des heures’ à caresser ton âme...
J’ai brûlé de ta flamme et prié Notre Dame
Et tu savais par cœur où s’évadait mon âme...
Mais là, c’est toi qui pars...
C’est cruel quelque part
De reprendre un sourire ou le laisser mourir
Car mourir, c’est partir mais c’est aussi meurtrir
Ceux qui vont demeurer souffrants pour une absence,
Muets dans le silence’... murés dans leur souffrance !
Les années dépassées n’ont jamais d’avenir ;
Un présent sans futur n’a plus rien à offrir...
J’ai souvent joint les mains aux pieds dun Ciel en croix
Et si l’on s’y rejoint, sûr quon s’y retrouvera !
Tu vois, ça, moi j’y crois, vu que je prie tout bas
Au sommet d'un combat qui a fait rage en moi...
On me bat froid parfois à propos de ma foi !
Et je ris de tout ça :
Ça m’fait « ni chaud ni tiède »,
Cette’ marre’ de pensées laides !
On me dit : « C’est bien beau, l’odyssée d’l’au-delà...
On voit bien l’eau d’ici... pour l’eau d’là, on verra !!!
Les eaux du Nirvana, c’est c’qu’on boit... chez Krishna ? »...
On croit me dérider...
C’est pas la bonne idée !
Ce qu’on voit d’assez loin, on l’entend de plus près...
Et c’est bien ce qui touche qui rend le plus farouche !
Mais...
Qui sait ce qu’on ressent... Qui ressent ce qu’on sait ?
Dans ces moments de deuil,
Qui franchit notre seuil ?
La mort est un portail... le deuil est un travail
Qui nous tenaille’ sans faille et sans fin nous cisaille...
Quand le cœur se déchire, on voit sa profondeur
Où les chagrins sans fond prendront de la hauteur,
Nous laissant leur douleur
Qui blesse’ra nos pudeurs...
Mais c’est quand elles’ débordent’ que les larmes ruissellent...
Comment vivre avec soi quand la mort est plurielle ?
D’un frisson peut surgir mille et un souvenirs !
Sur cent disparitions, combien nous font souffrir !!!?
C’est drôle’ : ça paraît long de finir seul une route
Qu’on avait commencée sans la voir aussi courte !
C’est toi qui disparais mais c’est moi qui m’efface
Au milieu d’un désert qui a rempli ta place...
Le temps qu’on a vécu sera toujours trop lourd :
Il pèse’ le poids du vide avide d’un vieil amour
Qui aspire notre vie mais attire nos remords...
Au creux de ses faiblesses peut-on devenir fort ?
La mort tend son épreuve’. L’amour attend ses preuves...
Il peut toujours briller pendant les jours qui pleuvent...
Voilà la vérité : on pourrait triompher
De tant d’adversités sans trauma ni trophée !
En quittant mes ornières’ de misère éphémère,
J’ai passé des frontières qui me séparent’ d’hier !

Notre modernité voulait tuer la mort
Or en mode « vérité », on devra vivre encore


Mille absences’ en puissance
Mais il faut qu’on avance
Dans des forêts très denses
A travers nos souffrances
En portant la présence
D’une immense espérance...

Car quand part un ami,
C’est tout un pan de vie
Qu’on enterre avec lui
Et ce qui reste ici,
C’est du temps qu’on revit
Comme un jour dans la nuit !


Tout ce poids de chagrin nous a broyé le cœur...
Le tien s’est arrêté de battre, sans rancœur.
Si le mien tient toujours, là, ça tient du miracle,
A des forces vitales’ qui survivent’ aux débâcles...
Alors, sous les étoiles’, on se voue au Mystère :
On envoie des prières à des années-lumière 
Pour lancer notre amour au-delà de nos larmes,
Des pensées sans discours au secours de nos drames...
On défie les trous noirs de tous nos désespoirs ;
On renie les mouroirs, la boue dans nos miroirs,
Pour ne plus jamais voir que ces flashs de Bonheur
Qu’on aura su garder, qu’on arrache aux malheurs !
D’autres gens partiront, qu’on portait dans les veines...
D’autres ans vont passer pour emporter nos peines
En creusant tout ce vide et, sur nous, quelques rides,
Un esprit moins candide et surtout plus lucide !
Mais on cherche un refuge à la fin du déluge
Sans aucun subterfuge et sans être un transfuge,
Après avoir souffert comme à la fin d’une guerre,
Quand les pierres’ des cime’tières’ nous sont plus familières !
Se quitter, c’est souffrir ou c’est mourir beaucoup...
Espérer, c’est s’ouvrir et se nourrir de tout !
Je te dis « Au-revoir ! »... puisque je veux y croire,
Oui ! qu’on se reverra... que l’âge est provisoire :
L’Arc-en-ciel sous la pluie est témoin de soleil...
Vivre après son sommeil, c’est créer son réveil !
On se couche en hiver... On se lève au printemps...
Ce qui meurt d’un passé se revit au présent,
Privant nos souvenirs de trésors à venir,
Quand on veut « revenir... au lieu de repartir » !
Mais on va reboiser nos forêts sinistrées !
Si le grain ne meurt pas, il ne peut pas germer !
(Alors il doit germer pour donner tous ses fruits !)...
Le prix de son savoir, c’est de savoir son prix !
Je suis las devant toi sous ce toit fait de ciel...
Ton absence’ crie en moi ! La douleur est cruelle !
Je ne pleure’ pas pour ça mais pour ceux que ça tue
De penser qu’ici-bas ce qui meurt est perdu...
Aujourd’hui, près de toi, nous traversons ce deuil
Comme un chemin de croix très droit mais plein d’écueils...
Ceux qui nous ont laissés sans l’avoir décidé
Ont souvent boule’versé nos cœurs et nos idées :
La tristesse est toujours le lot de ceux qui restent !
On a beau le redire’ comme on annonce’ la peste,
Que « le malheur commence où le bonheur s’arrête » !
Mais pour une’ telle’ promesse’, notre âme’ n’est jamais prête !
Et je préfère’ ces mots que j’offre à notre fils
Pour qu’il endure’ son mal sans peur ni sacrifice :
 
« Aujourd’hui, tous les deux, on perd un être cher...
Aussi proche et précieux quest pour toujours ta mère...
Pourtant, viens ! Prends ma main, on avance vers demain !
Un jour... si je suis loin... trouve’ moi dans ton chagrin...
Je serai là pour toi... à côté de tes rêves !
Comme’ ta mère’ l’est déjà... je le serai... sans trêve...
Que, dans ton désarroi, notre amour te relève !
Tu sais ! La pluie finit où le soleil se lève ! »...

Notre modernité a voulu nier la mort...
En mode « éternité », on va revivre encore


Mille absences’ en silence
Au cœur des forêts denses !
Mais il faut qu’on avance
A travers nos souffrances
En gardant la présence
D’une immense espérance !

Quand on perd un ami,
C’est une’ part de nos vies
Qui nous quitte avec lui...
Il n’en reste, après lui,
Qu’un espoir qui reluit
Comme un phare’ dans la nuit...


Quand on perd un parent,
Une âme’ claire, un enfant !
On ne voit plus vraiment
La poussière comme avant.
On voit le firmament...

Ou on se voit dedans !


Alors, sous les étoiles’, on se fie au Mystère :
On envoie des prières... à des « années-lumière » !