Les fruits de
discorde
Combien la soupe à
la grimace
A-t-elle
empoisonné de vies ?
Au lieu que
jeunesse se passe,
Combien d’humeurs
se sont aigries ?
On n’est souvent
pas mûr, c’est sûr,
Pour goûter la
félicité
Des fruits d’amour
au cœur si pur
Que l’harmonie
fait partager…
Et on se brouille’
tell’ment souvent
Pour quelques
regards ombrageux
En écorchant les
nerfs des gens
Avec des poignards
dans les yeux.
On se concocte’ra
des salades
Comme on mettra
les pieds dans l’plat
Où on récupère en
panade
Des quiproquos à
tour de bras.
En proférant des
invectives
Aussi cinglantes’
que des grenades
On gardera l’initiative
Des conflits ou
des algarades…
On est repu mais
on ressert
Encore un peu de
ces repas
Composés de
revanche amère
Qu’on déguste’ra
ensuite à froid.
On peut se hérisser
tout rond
Pour des vétilles’
sans alibi,
Évitant pépins ou marrons
Qui font un beau
salmigondis !
Qu’on bougonne ou
qu’on vitupère
Pour quelques
menues queues d’cerises,
C’est bien
toujours la même’ colère
Qui nous inflige’ra
son emprise :
La moutarde’ monte
et pique au nez
Et ça d’vient vite’
très contagieux ;
A tempêter ou s’agiter,
Bah ! d’autres
nez se piquent’ au jeu…
Alors on cherche
une accalmie
Pour savourer, un
instant bref,
Le repos d’un
léger répit
Avant de croquer,
derechef,
Les fruits pourris
de la discorde…
Mais combien les
rancœurs tenaces
Ont-elles
emprisonné de vies ?
Combien de griefs
le dépassent
Pour qu’un cœur
poli soit terni ?
Ainsi on conserve
en réserve
Du piment pour un tas
d’querelles
Quand le fond de
fiel qu’on préserve
Nous dénature ou
nous harcèle.
On cultive’ra une’
pêche à soi
Qu’on dépense’ra
en chicane’ries
Plutôt que de
prêter sa voix
A ravaler des
infamies…
On deviendra
tonitruant
Au lieu de verser
dans les cœurs
Un baume actif et
lénifiant
Et débonnaire et
de bonne heure.
Acerbe, amer ou
bien caustique,
On se répand tous
azimuts
En désaccords ou
en critiques
Et on atteint
souvent son but !
Pourtant d’une envie
belliqueuse
Ne jaillit jamais
l’amitié ;
La force haineuse
et impérieuse
N’est qu’un puits
d’animosité.
Plantant des
piques’ et des bande’rilles,
Par provocation, par
brimade,
On ne récolte’ra que
bisbilles,
Altercations et
rebuffades.
Si, de peur de
sembler trop poire,
On distille en
propos acides
Des mots qui
cherchent des histoires
En rendant les
cœurs plus arides,
Et s’il nous reste
une’ p’tite’ fringale,
Quitte à risquer
la boulimie,
De remontrances’
ou de scandales,
On en gâte’ra
souvent sa vie !
On n’est souvent
pas mûr, c’est sûr !
Pour goûter la
sérénité
Lorsqu’on garde
une’ dent assez dure
Pour dévorer ces
fruits viciés :
Les fruits maudits
de la discorde.
La paille et la
poutre…
Un
mauvais jugement ?
Un mauvais juge ment !
Qui parle de
mensonge a souvent l’esprit trouble :
C’est un travers d’une
ironie vraiment fatale,
Immoral et
sournois dans l’œil qui voit en double
Les défauts chez
autrui qui chez lui sont banals.
On fait fi des
trésors qu’on ne sait plus trouver
Quand on fixe un
écueil qui obstrue le sentier
Et, pour ne pas
tenter de mieux le contourner,
On boit la goutte
amère’… pas la mer de bonté.
Aveugle ou bien
menteur,
On trahit le
Bonheur ;
On voit la paille,
ailleurs,
Pas la poutre en
son cœur…
Qui déplore l’orgueil
a souvent l’âme altière,
Pétrie de vanité,
sarcastique ou cruelle,
Fustigeant le
penchant de l’autre à rester fier,
Sous le flot
déversé des diatribes’ ou du fiel.
Dans un cœur
égoïste il ne s’épanouit
Que l’impérieux besoin
de se valoriser
Et toute autre
valeur est passée à merci
Au crible d’un
dédain prompt à la dénigrer.
Aveugle ou bien
menteur,
On trahit par
malheur
Pour une’ seule’
paille ailleurs,
Sa poutre, en
épaisseur…
On souligne un
écart, on inverse les rôles
En accusant
souvent à tort ou à travers
Des voisins
innocents pour servir et, c’est drôle,
Un juge’ment très partial,
ironique ou pervers.
On se voile la
face et se convainc d’emblée
De défendre son
droit ou sa réputation
En se drapant
tantôt de sa fausse’ dignité
Et tantôt de
colère, avec indignation…
Aveugle ou bien
menteur,
On décharge son cœur
Pour une’ p’tite’ faille
ailleurs,
D’une’ grosse’
poutre d’erreurs.
Sait-on vraiment
pourtant comme il convient d’aimer ?
Que fait-on du
pardon et de la tolérance
Lorsqu’on bafoue
ainsi la simple vérité
Pour narguer la
faiblesse et châtier l’innocence ?
On n’est pas
infaillible et on oublie aussi
Que d’aucuns à
leur tour pourraient grossir un jour
Un fétu de chez
soi qu’on croyait si petit
Qu’on voulait l’ignorer
sans penser le trahir :
Aveugles’ ou bien
menteurs ?
La paille ouvre
nos cœurs
Aux poutres de rancœurs
Tombées sur nos
erreurs !
Le torchon brûlé…
Ça sent mauvais, l’torchon brûlé !
Entre nous, la
foudre est tombée :
Ça sent la poudre…
et ça promet !
Ah ! Tant de
guerre en temps de Paix !
Si c’est surfait,
Sûr ! C’est
exprès !
Au premier jour de
l’explosion
On marque son hésitation
:
Quand, perché sur
un mirador,
Chacun des deux
cherche d’abord
« Qui est
retors
Et qui a
tort ? »
Puis on recherche
une accalmie :
On se découvre
admis « ami »…
Un con-promis sans
sa moitié…
Qu’on fait
marcher, pas avancer
Si laminé
Sur sol miné…
Ça, c’est notre
cuisine interne
Ou bien carrément
la caserne
Qui fume et ça… c’est
jamais bon :
On n’fait jamais
trop attention
Aux dépressions
D’un « court-bouillon » !
Quand ça déborde,
il y’a urgence,
Pour éviter
l’incandescence,
De rame’ner l’tout à feu très doux.
La juste recette
est au bout !
Rien que pour nous !
La paix, surtout !
Aux jeux des pompiers,
ça m’inquiète,
On a craqué trop
d’allumettes
Et leur rougeur
nous monte au front.
C’est heureux
qu’on soit des gens bons,
Pas des croûtons…
Ni des dindons…
Pourtant la farce,
on est dedans :
« La Pomme’
d’Ève… et ce pauvre Adam ! »…
Pauvres de
nous : les dents sont dures !
Et la tension qui est
très sûre
Éclate au jour
Et sans mesure !
Il va falloir
trouver des forces ;
S’épaissir au niveau
d’l’écorce !
Si ça se corse, être
moins fier :
Accepter des
secours d’hier,
Sans avoir l’air
D’un « fruit
d’sa mère »…
Pour creuser du
côté d’l’enfance,
Sur un divan de
circonstance
En connivence, on
connaîtra
Son karma sur le
bout des doigts
Et ça ira
Loin, pourquoi pas ?
Heureusement, il y’a
« riche terre » :
On sait déjà de
cent manières
Que les répliques’
nous sont permises
Et que la patience
est de mise
Pour la surprise
Ou la reprise…
Le
torchon brûle, il faut saisir
Son
bonheur ou bien l’extincteur…
S’il
faut choisir, autant souffrir
Du
sort glorieux des bons sapeurs…
On a beau rire ou
bien s’en faire…
Même’ les maux les
plus délétères
Ne grippe’ront pas
nos sentiments :
Un cœur chargé de
ses tourments,
S’il est battant,
Reste vivant
!
‘Faut parfois
qu’le décor s’enflamme
Pour que se ranime
un peu l’âme
D’un amour qu’on
ne sentait plus
Puisqu’on l’avait
mis au rebus…
L’oubli s’est tu…
N’en parlons plus !
‘Y’a du bon air
dans les chaumières
Avec la joie et la
manière…
La douce’ pudeur au
cœur vaillant…
Briser la
glace ? Un feu d’enfant !
Mais oui, vraiment !
Et c’est gagnant !!!
Ça sent si bon,
les retrouvailles !
Comme un bouquet
de fiançailles !
Bon ! tant
pis pour ces ans lassés
Qui n’auront fait
que trépasser :
Il faut oser
Se dépasser…
Qui voudra faire
un bon mariage
Doit faire avant
tout son ménage…
Les casse’roles’ qu’on
pourrait traîner,
Sans un regret
‘faut les jeter !
Les
« relooker » ?
C’est se masquer !
On sera bon pour
le « service »…
A n’pas confondre
avec « sévices » :
Il y’a bien trop
de suppliciés
Qui ont rendu leur
tablier !
Pour y pallier
‘Faut s’« pacifier »…
‘Faut pas se fier aux
apparences…
Aimer « au
p’tit bonheur… pas d’chance »,
Ce n’est jamais
très rutilant !
Surtout qu’en plus,
on fait semblant
D’être important
Parmi les gens…
Une aventure où
l’on se fâche
A bon marché, jamais ne marche !
Pour un seul couple
rescapé,
‘Y’a plus de joie d’être
sauvé
Qu’en des milliers
D’succès damnés…
Mais si parfois l’amour
chancelle,
Bah ! qu’on
le ranime’ d’étincelles,
De bon humour, de
belle humeur !
Et qu’on lui fasse
avec ardeur,
Avec des
« fleurs »,
Du « bouche à
cœur » !
Pour lui rendre sa
juste allure
Et pour le rendre
à sa nature,
En saisir
mille-et-un bonheurs
Et les saisons de « l’intérieur » ;
S’ouvrir en chœur
A ses couleurs !
Le
temps nous brûle ! Il faut gravir
La
grande échelle’ du vrai bonheur…
S’il
faut vieillir, autant choisir
Le
sort glorieux des bons sapeurs !
Au jour j … à la nuit
n-ième,
« On se
réjouit puisqu’on s’aime… » !
Aime… aime’ra bien
qui, le dernier,
Aime’ra mieux qu’à
son jour premier !
Car les premiers
Sont les derniers…
Les derniers seront
les premiers…
Les derniers seront les premiers !
Comprenons
le « symbole » :
Il
doit crever la bulle
Où
les tracas le r’boulent,
Plutôt
que d’« prendre une’ balle » !
‘Faudrait
être « maboule »
Pour
n’être pas rebelle
A
ces coups de timbale !
Il
se fait tant de bile
A
regarder sa belle
Que
la colère emballe !
Et bien qu’il déambule
Au
détour des « traboules »
Où
l’on s’renvoie « des balles »...
Qu’il
aboie ou qu’il bêle,
Qu’il
fasse’ le « sitting »... bull,
(Une’ ruse’ pas
si débile...),
Quand
la fureur déboule
Sur
ce mal qu’ils déballent
En
palabre et babils,
‘Faut
voir ce qu’ils trimbalent !!!
Il
faut dire’ qu’ça chamboule
Et
que ça « tourneboule »...
Au
lieu qu’ça carambole,
‘Faudrait
qu’ça farandole !
Qu’ils
trinquent’ avec des bulles !
Et
s’ils allaient au bal
« Agiter
la guibolle »
Pour
un brin de gambille ?
Mais
c’est vraiment « pas d’bol »,
Elle
est déjà en boule !
Alors
« rouler sa bille »,
On
dira qu’ça brinqu’bale
Ou
qu’c’est bien malhabile
Et
autres fariboles !
...Mais
quel conciliabule
Avec
cette’ parabole
(Noire
et indélébile)
Du
« rebelle et d’sa belle »
Coincés
pour des bisbilles
Dans
leur tour de Babel !
Autant
coincer la bulle
Où
ces tracas nous r’boulent !
Avant
de perdre’ la boule,
Comprenons
le symbole !
Ou
renvoyons la balle :
Le
symbole ?