samedi 1 janvier 2011

LE PARTI DES GIROUETTES

Le Parti des girouettes...

Sur quel air danser, on ne sait jamais,
Au parti de la valse-hésitation !
La cadence y est « tergiversation »
Et les cavaliers y tournoient en biais...

On y déambule en marquant son temps
D’un pas en avant puis deux en arrière ;
C’est comme un tango d’ego à l’envers
Qu’on y module’rait au gré de l’instant.

On y traîne un pied, on ose, et puis l’autre ;
On ignore encore où ça finira
Bien avant qu’on sache où l’on est déjà
Pour mieux distinguer son chemin du vôtre.

On est versatile, on est lunatique,
Et les sautes’ d’humeur y sont énergiques
Mais on n’sait jamais où donner d’la tête,
Entre les miroirs et les alouettes,
Au parti des girouettes...

C’est le paradis de la volte-face,
Et des change’ments brusques de direction,
Où les choix fantasques’ heurtent la raison
Des gens diligents aux rigueurs tenaces.

On y voue son âme aux instincts grégaires
En suivant l’avis d’esprits beaux-parleurs :
L’opinion des forts est bien la meilleure
Au parti du doute et des vœux précaires.

Les velléités ou bien les toquades
Encombrent la vie de ces indécis
Qui ont adhéré à leur fier parti
De la dérobade et des reculades.

Si on prête un flanc au souffle du vent,
Au fil des courants les plus influents,
On oublie souvent comment on s’arrête
Lorsqu’on a livré son cœur et tout l’reste...
Au parti des girouettes...

Comment discerner le juste et le droit,
L’envie, le désir, le vrai et le bon ?
On a l’impression de planer en rond
Dans un tourbillon, sans savoir pourquoi !

Et si d’aventure on pense, un matin,
Se lever plus tôt pour régler sa danse,
C’est bien le lende’main qu’on décontenance
En changeant de rythme ou de quotidien !

On voudrait montrer qu’on est opiniâtre
Et déterminé à mener le bal,
Jusqu’à courtiser un fol idéal,
Qu’on désavouera s’il faut en débattre :

A ses objectifs, on n’est pas fidèle
Et si on oublie qui tient les ficelles,
On ignore alors, pour quelques sornettes,
Qu’on peut ressembler à des marionnettes,
Au parti des girouettes.

Mais par quel caprice est-on entraîné
Jusqu’à rester coi ou insatisfait
De n’avoir pas fait ce que l’on voulait
Pour ne pas l’avoir simplement cherché ?

Dans un bel éclair de lucidité,
Il arrive aussi qu’on découvre un peu
Le chemin des sages’ ou des audacieux
Qui ont su forger leur pure’ volonté.

Et c’est quelquefois de mieux se connaître
Qu’on peut se trouver un jour libéré
D’un parti félon qui veut gouverner
Ceux qu’il fait esclaves’ et qui s’en croient maîtres.

Alors, ce beau jour, on se voit en face :
De velléitaire on devient pugnace
Et, la tête à soi, sans qu’on s’en inquiète,
On se sent plus fier, le cœur à la fête
D’avoir su quitter après dix-mille’ quêtes
Ou les soubresauts de mille’ pirouettes,
Sans tambour ni trompette,
Le parti des girouettes...







 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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