samedi 1 janvier 2011

L'OPINION

Quelques aphorismes

Les masques défigurent ceux qui les ôtent…


Il (ou elle) a très bien mené sa barque…

Le problème c’est que cette barque était percée…

Ce qui pourrait me gêner dans l’incroyance, ce n’est pas tant que l’on ne veut pas croire…

Ce serait plutôt qu’on veut ne pas croire…

C’est drôle comme des gens qui n’ont jamais tort (…) prétendent que les autres veulent toujours avoir raison…



L’opinion...


L’opinion a pignon sur rue
Et se déplace à notre insu,
Entre les stations de radio,
La télé, les mots des journaux.

Elle habite au cœur des foyers,
Belle ou fardée d’innocuité,
En se parant de certitudes,
De candeur ou de mansuétude.

Elle est portée par les rumeurs,
La vindicte ou la bonne humeur,
Et le charme d’une opinion
Ouvre nos cœurs à ses raisons.

Indubitable ou malhabile,
Elle est rebelle ou bien servile,
Suivant le cours des préjugés
Ou les devançant d’une idée.

En circulant dans les couloirs,
Dans nos maisons ou nos mémoires,
Elle exacerbe les passions,
Les querelles’ ou la réflexion !

C’est une étrange souveraine
Qui peut imposer ses fredaines
Par l’insolence ou l’artifice
A ses émules’ ou ses complices.

Mais en devenant belliqueuse,
Acerbe, acide ou dangereuse,
Elle’ pourfend jusqu’à leur débâcle
Ceux qu’elle a portés au pinacle.

Si par elle un désastre arrive,
C’est souvent qu’elle est exclusive !
Pourtant qui sait où elle est née,
D’ignorance ou de vérité ?

Qu’on l’affuble de prédictions,
De sentences’ ou de dérision,
On l’amplifie dans l’espérance,
La révolte ou la malveillance.

Elle exhibe les sobriquets,
Les louanges’ ou les quolibets,
Pour mieux séduire et satisfaire
Ou désarmer ses adversaires.

Parfois perfide et parfois sage,
Elle emporte sur son passage
Autant de craintes’ et d’illusions
Que de doutes’ et de persuasions.

Elle est discrète ou répandue,
Judicieuse ou bien saugrenue,
S’infiltrant sans être invitée
Dans les esprits les plus fermés.

Opinion tacite ou commode,
Excentrique ou, voire, à la mode ;
Cliché marginal ou reçu,
Indésirable ou bien venu.

C’est être curieux ou prolixe
Qui la propage ou qui la fixe.
Aura-t-elle’ donc’ jamais cessé
De renaître ou de s’adapter ?

Opinion tenace et vorace,
Dévorant le temps et l’espace,
En ravalant de vieux poncifs
Indélébiles’ et corrosifs.

Et qu’on l’approuve ou la malmène,
On la remet toujours en scène :
Dès qu’on la cite ou la condamne,
C’est encore elle, oui ! qu’on proclame !

Mais qui a peur d’une opinion
Ou la rallie par ambition ?
Qui veut la vaincre ou l’infléchir,
L’asservir ou la conquérir ?

Sincère’, narquoise ou très sectaire,
Inébranlable ou bien précaire,
Elle a besoin de liberté
Pour se plaire et se dévoiler.

En fluctuant avec la vie,
Tant qu’on la pense ou qu’on la dit,
Elle’ s’inscrit là, dans notre histoire,
En changeant parfois nos regards.

Fiancée de notre destin,
Qui pourrait tracer nos chemins,
Tyrannique ou munificente,
Sympathique ou impertinente,

Elle essaime et se reproduit,
Laissant dans le monde, aujourd’hui,
Une’ portée de ses descendantes
Rivales’ ici et là, parentes.

Elle’ ferait corps avec nos cœurs,
Avec nos rêves’ ou nos rancœurs...
Qui peut la fuir ou la chasser ?
La répudier, c’est la nommer !

S’il faut quelquefois composer
Avec elle, il faut accepter
Sa faconde ou sa fatuité,
Sa primeur ou sa primauté.

Futile, utile ou insipide ;
Secrète, obscure ou bien limpide,
Qu’elle’ soit vive ou bien réservée,
De pudeur en pugnacité,

Elle évolue et se transforme
Selon le fond ou pour la forme ;
Palinodie toujours subtile
D’esprit variable ou versatile.

Mais en devenant puritaine
Ou fanatique, un rien la gêne !
Tout en manquant de tolérance
Et fustigeant nos différences,

Elle outrepasse’ra quelquefois
La liberté qui est son droit
Pour fomenter haine et violence,
Sans autre forme de patience !...

Opinion grave ou meurtrière,
Quand elle oppose à la lumière
Des mensonges’ empreints de ténèbres
Et à la vie, leurs chants funèbres ;

Lorsqu’en s’emparant du pouvoir,
Imposant sa façon de voir,
Elle inflige aux disparités
De ne plus pouvoir s’exprimer...

Car une opinion peut tuer
Le droit de vouloir exister...
En se croyant seule à régner
Sur notre âme et sur nos pensées...

Jusqu’au jour où la liberté
Vient soudain à ressusciter,
Reléguant au cœur de la nuit
Le sarcasme et la vilénie,

Pour affranchir les opinions
Dans nos rues et dans nos maisons :
Le choix de croire ou d’espérer,
D’imaginer ou de rêver ;

Le choix de la libre expression
De sa foi ou ses convictions ;
Le choix de vivre et d’emprunter
Les chemins de la vérité ! 








 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autre blog : http://jeanpierreb.over-blog.com/
Instagram : https://www.instagram.com/aphogramia/


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire