vendredi 5 octobre 2012

A QUOI... PLANNING...

A quoi Planning...

Je fais d’l’à quoi planning... Je surfe sur des plages...
Horaires, je précise... Et j’vois loin... et j’vois large...
Mais si parfois, je nage, eh bien ! Souvent... j’me noie !
J’n’ai pas l’temps d’y penser : voilà mon embarras !

Car un planning, ça sert... à quoi ?
Entre théorie et pratique,
‘Y’a comme un couac... ‘Y’a comme un hic !
J’veux avaler tell’ment d’boulot,
Qu’arrivé au bout du rouleau...
J’n’avale’ plus rien... de mon turbin...
A part... que j’y ronge mon frein...
Et là, c’est vrai : je n’ai plus faim !

J’ai bien chargé ma mule... et ça fait des émules...
Qui me voient en « Hercule » et c’est c’qui les stimule !
Je suis l’« épouvantail, forcené au travail »...
Qui condamne et cisaille’ les « doigts en éventail »...

Je n’m’octroie pas le droit... ni le choix de n’rien faire,
Et puis je n’ai pas l'choix, ça j’le crois, dur comme’ fer (!),
De me laisser aller... simplement à planer...
Par-dessus mes souliers... juste pour tout lâcher !

J’ai du pain sur ma planche et, c’est ça (!) : si je flanche...
Eh tiens ! J’n’en mange’rai pas ! Et comment faire’, dimanche ?
Est-ce’ que je f’rai la manche’... pour payer mon repas ?
Et si j’acceptais ça, qui m’accepterait, moi ?

No way ! J’ai mon planning et c’est pas là qu’on plane...
Ah ! Si j’avais la flemme’, ‘faudrait pas que je flâne !
Pour conserver la pêche’, je dois me dépêcher,
De m’y coller dare’-dare, en serrant le collier !

Je n’suis pas un trouillard et pourtant, j’ai la trouille,
De finir dans l’brouillard, où j’m’embrouille et je rouille,
Si je reste enfermé dans la moindre oisive’té...
Qui pourrait m’engluer et m’empêcher d’ramer...

C’est bien pour ça que j’rame, et puis trêve’ de fadaise,
Contraire’ment à c’qu’on clame’, je suis loin d’la falaise...
Me faut-il être en rage, ou encaisser les coups...
Couper court au courage, et en payer le coût ? 

Je n’ai rien qu’un planning, il faut bien que je suive...
Par ici les consignes’... et là, les directives...
Si elles’ vont dans l’même’ sens, c’est déjà ça d’gagné....
En cas de divergence, on pourrait s’y cogner...

Mais bon ! Ce n’est pas tout !  À quoi ça mène au juste,
Un planning assez fou, auquel rien ne s’ajuste ?
Et pourtant ça existe ! Oui, j’en ai rencontrés...
Des plannings qui résistent’ aux meilleures’ volontés...

Ceux-là, ‘faut s’en méfier, comme’ de la dernière’ peste !
Vous pourrez en juger car les faits en attestent :
On n’court pas, c’est certain, « plusieurs lièvres’... à la fois »...
Entre « four » et « moulin », on hésite, parfois...

On n’peut « avoir été » et continuer d’« être »...
On n’peut rien affirmer, dont rien n’est « sûr », peut-être...
C’est ainsi qu’un plombier... vous promet de passer...
Et que vous l’attendez, le temps d’en trépasser...

Pour ma part, cependant, je n’ai pas d’antidote...
Mais j’vois plein d’arguments là, dans cette anecdote :
L’autre jour, je partais au travail comme il faut,
Comme’ je le l’ai toujours fait, sans détour, ni défaut...

Je dois dire’ que j’travaille... au fameux Ministère
De l’Ordre et du Travail... On ne saurait mieux faire !
Mais voilà... Ô ! Désordre... qu’un incident fâcheux...
M’en interdit l’accès... sans espoir, qui peut mieux ?

Voilà qu’à la sauvette, à la porte cochère...
Je me heurte, mazette !... à un piquet sévère :
Un piquet dit « de grève »... ferme et définitif...
En me disant « je rêve’! »... sur un ton décisif...

C’n’est pas sur mon planning... et pas dans les consignes...
‘Faut qu’je fasse un forcing... si je veux rester digne...
Et sauver ma journée, que de grands malicieux
M’ont forcé à chômer, comme un grand paresseux....

Ce n’est pas loin de là, que, dans mes draps de larmes...
J’ai vu... tout près de moi, ce p’tit réveil, infâme...
Qui avait oublié, de m’chanter son couplet...
Et... qu’il était trop tard... pour qu’ce soit sans effet...

Eh oui, j’avais rêvé... Mais que faire’ d’un tel rêve...
Qui cherche à m’entraver... qui m’fait un sortilège ?
Assez de ce pensum et puis, vade retro,
J’ai mon vade-mecum, et là-bas... le métro...

Je m’habille « à l'étal » et mon café, j’l’avale,
En rafale... et j’détale’... juste avant que j’m’étale...
Un dos sur l’escalier... et la jambe à côté...
Comment je vais gérer !!!? Je vais d’abord appe’ler !

Je n’avais pas bien vu la marche très humide,
Et, surtout, j’ai voulu me montrer si rapide...
Que, mon œil sur la montre et le pied au plancher,
J’aurai fait sa rencontre, en allant m'y coucher...

Les secours m’ont rejoint sur le palier, très vite...
Comme’ ils le font si bien, toujours à l’improviste !
C’est comme’ ça aux urgences’ : on travaille’ sans planning...
Après tout, quand j’y pense... on gère’ bien le timing...

Et j’n’avais pas prévu... qu’on pouvait rester libre...
De vivre l’imprévu, qu’on a le droit de vivre !
Surtout qu’on y a droit... sans y être invité...
Et que pour ça, ma foi, il n’y’a rien à changer !

Contraire’ment au planning (!)... qui nous laisse en carafe...
Pour une’ faille anodine... dont aucun paragraphe...
Ne fait juste mention... vu que ladite’ mention...
Déjoue ses prétentions... et toute prévision !

Ce jour-là, j’ai compris, que la Vie reste Libre,
En dépit d’notre envie d’en gérer l’équilibre...
Mon planning est tombé... comme une’ peau de chagrin...
Quand j’me suis retrouvé... allongé, un matin...

Mon planning, si sacré, je n’l’ai pas honoré...
Quant à l’aquaplaning, lui, je n’l’ai pas loupé !
A quoi servirait-il, de vouloir tout prévoir...
Quand l’imprévu, subtil, nous apprend à savoir... 

Qu’entre théorie et pratique,
‘Y’a comme un couac... ‘Y’a comme un hic (!)
Puisqu’on se rend compte, assez tôt...
Des illusions qu’on nourrit trop...
Et qu’on ne gère’ pas le destin,
Quitte à demeurer sur sa faim...
Jusqu’au jour, où, sans lendemain,
On n’aura plus le temps de rien !


A part d’en connaître... la fin...