vendredi 27 juin 2014

PRÉVIENS-MOI...

Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !

PHASE  I

Je devais m’lever tôt, ce matin... Bien sûr ! je m’étais couché tard...
Sans le vouloir...
Oui, mais voilà, sans coup férir,
Tu débranches’ le réveil pour me laisser dormir...
Ooooh ! Préviens-moi !
Et comprends-moi :
Tu m’fais du bien,
Je le vois bien !
Du moins, je crois...
Que tu y crois !
Mais... tu vois le calendrier !?... C’n’est pas dimanche’, ni jour férié !
Est-ce’ que j’aurais presque manqué simplement d’aller travailler ?!!!
... J’ai sorti le café moulu... Après j’ai voulu me doucher...
J’aurais pris l’temps d’un expresso... mais tu l’auras si bien caché,
Que le paquet fut introuvable... et toi aussi : tuétais sortie !
Ce café, tu l’as camouflé... alors tant pis, c’est du whisky
Que j’ai bu seul à ta santé... !
Non... je plaisante’... J’te dis : « Merci... de t’occuper de tout ranger...
Avant qu’on l’ait utilisé ! »...
Tu m’fais du bien... ça, c’est certain !...
Un p’tit coup d’main... ça n’mange’ pas d’pain !
Pourtant ça n’en donne’ pas non plus,
Dans tous les cas ! C’est entendu !
Mais ce matin, c’est trop ballot !
Tu as filé sans dire un mot...
Et mon courrier, tu me l’as pris et mis sous pli... Ça, j’le crois pas !
Même’ pas fini... mais parti là... juste avec toi ? Dis... préviens-moi
Quand tu fais ça rien que pour moi !
J’aurais juré être en pétard...
J’n’étais seul’ment « pas très pénard »... sans t’en vouloir...
Vu que c’est ta bonne intention
Qui m’a valu, dans l’imprévu, tout ce lot de complications...
... J’avais pensé, sans crier gare...
Que tu passe’rais bien par la gare...
Comme elle’ se trouve’ sur ton parcours :
Pour toi, c’n’était pas un détour...
Et tu l’as fait ! J’ai mon billet ! Pour ton entrain, merci encore !
A part qu’en allant vers le sud... je perds le nord
Et le bon train !
Je perds surtout mon entretien...
Enfin ! Je n’te jette’ pas la pierre... et les erreurs sont très humaines...
Ce qu’on regrette’, c’est qu’elles’ s’enchaînent :
(Fais-moi du bien... modérément...
Ça prévient les débordements... Et comme’ ça, tout l’monde est content !)...
Tu te souviens ? Tiens... un instant... ! Tu mavais pris un rendez-vous... 
Je n’sais plus quand... mais toi, tu sais... et tu sais où... Pour moi, c’est flou...
Moi, je n’avais rien demandé... mais tu las fait... Voilà !... C’est fou !
Tu te souviens que, ce jour-là, j’en aurais pris moi-même un autre...
Tu croyais bien faire’, j’ai compris : tu as joué « le bon apôtre » !
Et je n’avais plus rien à dire’... car je l’ai eu, mon rendez-vous...
Ce rendez-vous qui grâce à toi, fut un faux pas pour moi, c’est tout !
Puisque tu l’avais pris... à tort... et, pourtant, vraiment de bonne foi...
Mais vraiment pas au bon endroit...
Et moi, pantois, je n’savais pas ! Je m’étais juste fié à toi !
Aussi... comprends mon embarras :

Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !

PHASE  II

C’est comme’ le billet de loto, dans la poche’ de mon pantalon...
Si seul’ment, avant d’le laver, tu avais juste vérifié
Que ses poches’ étaient vraiment vides...
Alors là, ce serait limpide !
Or, au contraire : elles’ étaient pleines
De promesses’... et, pour le bas d’laine’...
On en parlerait bien sans peine...
Oui mais voilà... Ô manque’ de veine !...
Sur le coupon, sans discussion,
Y’avait la bonne’ combinaison...
J’ai tout compris en un éclair :...
Tout se transforme et rien n’se perd !
On pouvait compter sur des prunes’... dans le tambour de la machine :
Les lambeaux de notre fortune ont soudain compté... pour des ruines !
Et puis... j’n’aurais pas dû t’passer
Les clés de la voiture’... tu sais ! quand tu as voulu la garer...
Mieux qu’elle’ n’était...
Ce fut parfait :
On avait un bon carrossier...
Qui m’a permis de t’embrasser quand même... et de te remercier
D’avoir voulu rendre service,
Ma compagne et fidèle’ complice !
Il faut garder bon caractère’... car la jeunesse est éphémère...
A quoi bon doper la rancune et se vautrer dans la colère ?
Pour bien plaire, il faut se complaire... et donc, d’abord, qu’on se tolère !
Y’a pas d’mystère !
Oui ! les mystères’, ils sont ailleurs : dans nos zones’ d’ombre et ça, c’est clair !
Et, de mémoire, en voici un, comme un principe élémentaire :
Pourquoi ne m’as-tu pas rendu... ma tabatièrema pipe en terre...
Que j’avais tenue de mon père et que j’n’aurais même’ pas bourrée ?
Si tu n’aimais pas la fumée, je n’l’aurais jamais allumée...
C’est « ta campagne anti-tabac » pour moi ? Tu vois, j’ai compris ça !
J’ai bien compris, merci... ça va !
Mais crois-moi : je peux te jurer
N’avoir vraiment jamais fumé
Que du jambon, comme’ les gens bien,
Sans trop de vices et de venin...
C’est peut-être une’ vertu, vois-tu...
C’est aussi que je suis têtu
Et que j’n’ai pas cédé, non plus,
A ces poisons qu’on m’a tendus...
En m’les offrant comme’ des festins :
Des plaisirs à goûter sans faim,
« Sans qu’on n’en voie jamais la fin ! »
Aussi comprends... c’est enfantin :
Moi égale’ment... j’me fais du bien...
Alors, voilà : je te préviens... toi, ma ptite’ femme et mon âme sœur :
« Dans l’arrogance ou l’impudeur,
Trop de bonheur tue le bonheur »...
Trop de bien devient bourratif...
Ou voire’... carrément subversif...
Dès que ça d’vient trop intrusif...
Comme un caillou dans l’engrenage...
Comme un intrus dans le ménage...
Et quand on fait de ceux qu’on aime
Un miroir où se voir soi-même...
En oubliant la part de l’autre
Juste indépendante de « la nôtre »,
On a tout faux :
C’est un fiasco !
En amour, on peut s’embrasser, s’enlacer jusqu’à s’embraser...
On peut se forcer, tout fausser... se froisser d’être consumé,
Consommé... ou même’ dévoré :
Désolé ! Comment justifier d’avoir osé, sans se poser,
Décider à la place de l’autre, alors que « ce n’est pas l’aimer » ?  
Car aimer l’autre’, ce n’est jamais
Penser pour l’autre en ignorant là, tout bonne’ment, ce qu’il voudrait :
A trop l’étreindre et le contraindre,
On pourrait bientôt même éteindre
Sa flamme...
Ou, plutôt, l'étouffer dans l’âme...
Et, vois-tu, c’est tout un programme !
Cependant, qu’est-ce’ qui nous condamne ?
Nos intentions ou nos actions ?
Nos convictions ou nos fictions ?
Tout ça n’est rien, mon Bel Amour !
En amour, on apprend toujours...
Il faut s’armer d’humilité
Et juste de sincérité :
Avouer que l’on s’est trompé,
C’est faute à moitié-pardonnée...

Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !

PHASE  III

Pareil : on est vraiment pareil
A des abeilles’ qui font leur miel...
On voudrait offrir des douceurs, qu’on renouvelle à volonté...
Croyant toujours apporter joie, satisfaction et volupté...
Alors qu’à tout considérer, la quantité...
Ça peut gaver !
Reste que pour la qualité...
Ça demande un ajustement
Pour atteindre précisément
Le désir de l’autre et son cœur...
Et, par-là, nourrir son bonheur !
C’est sûr’ment ce que tu voulais,
L’autre jour, quand tu m’demandais
Mon plat favori ? Non, mais, sans rire,
En répondant « tripes’ à faire’ frire »,
Je croyais faire un peu d’humour !
Alors, quand j’ai vu dans le four...
Des abats si bien disposés...
Moi, ça m’a juste indisposé...
Comprends-moi... si j’ai prétexté...
Avoir soudain quelques nausées...
C’n’est pas faux ! mais la vraie raison,
Je l’ai cachée par discrétion...
Mea culpa ! et grand pardon !
Et merci pour ton intention !
Car, après tout, sans prétention,
Une intention, de toute’ façon, ça peut toujours faire illusion...
Mais, à quoi bon : ça tourne en rond... ou bien ça vous passe « à côté »
Quand ça n’est qu’une’ mauvaise idée !
Tiens ! à propos d’idée mauvaise...
Tu souhaitais bien qu’elle’ me plaise,
Notre cuisine en vert fluo... enfin ! fluo « de chez fluo », comme on en voit chez Stabilo ?!!
J’ai appelé un ophtalmo...
Parce qu’alors, là... c’était très chaud !
J’ai eu les yeux en papillote...
Ou les paupières’ en redingote...
J’aurais dû faire opposition... J’ai manqué d’imagination !
J’ai eu la tête au court-bouillon :
Ça, c’est barbant et c'est barjot ! J'en ai souffert des ronds dchapeau...
Cest un dégât collatéral...
Et c’est fatal, si ça fait mal... vu qu’c’est mon outil de travail...
Avec tout ça, je n’te dis pas... quand nos repas sont « colorés »... 
Enfin... je veux dire « épicés »...
J’me sens le foie tout barbouillé...
C’est peut-être aussi la raison
De mes problèmes’ de digestion...
Il y’aurait comme une’ malfaçon...
Comme une arête’ dans le poisson...
Un mauvais œil dans le bouillon...
Et ça n’vient pas de la cuisson !
C’est une’ question de concession...
Or, j’n’ai jamais trop consenti... à renier toutes’ mes préférences
Pour m’adapter, par complaisance,
A tes caprices’ ou tes toquades...
Et ceci dit, sans rebuffade,
J’ai le droit constitutionnel
De disposer de tous mes goûts... sans faire appel, ce s’rait mortel,
A des artifices’, entre nous !
Voilà, c’est mieux ! et, dans le fond, c’est naturel : on se dit tout !
Et puis j’ai compris, après coup,
Que tu voudrais me faire’ plaisir ; me rendre heureux, par-dessus tout !
Aussi... ma chérie, je l’avoue...
Ça me paraît toujours moins fou...
Toujours plus doux...
Qu’une échauffourée, entre nous...
Ça pourrait sembler dérisoire...
Ça fait partie de notre histoire...
Et si je vois dans le miroir
Des avatars ou des déboires,
Je n’pourrais jamais t’en vouloir
De penser bien faire... et d’y croire...
Alors si moi, je n’m’y fais pas,
Si j’ai « la gueule’ de bois » parfois, si c’est souvent plus fort que moi :

Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !

FINAL...

Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !
Car, tu sais bien...
Tout ça n’est rien...
Entre les peines’ et les déveines,
J’ai vécu près de toi quand même !
Et puisque ce qui nous remplit
S’appelle’ tout simplement : « La Vie »
Qui est la nôtre... et qui est tienne,
Ivre ou sereine, et qui est mienne,
Ce qui nous tient, c’est qu’elle’ soit pleine
D’un amour qui défie les haines !
C’est alors, sans chaîne et sans gêne,
Qu’une attention n’est jamais vaine
Avec l’intention, plutôt saine,
Qu’on se respecte et se convienne...
Et ce que jen dis, ici-même,
Se résume à ce vieux problème
Afin que nos cœurs se comprennent...
Ce qui comprend bien... qu’on « s’apprenne » !
Et ce que je dis, ici-même,
Se résume à quelques emblèmes
Qui te disent’ ô combien je t’aime !
Au fond des peines’... au fond des veines...

Qui te disent’... ô combien... :
« Je t’aime » !
(Au quotidien...)
Oui mais, quand même...

« Préviens-moi... quand tu m’fais du bien » !