Préviens-moi... quand tu m’fais du bien !
PHASE I
Je
devais m’lever tôt, ce matin... Bien sûr ! je m’étais couché tard...
Sans
le vouloir...
Oui,
mais voilà, sans coup férir,
Tu
débranches’ le réveil pour me laisser dormir...
Ooooh
! Préviens-moi !
Et
comprends-moi :
Tu
m’fais du bien,
Je
le vois bien !
Du
moins, je crois...
Que
tu y crois !
Mais...
tu vois le calendrier !?... C’n’est pas dimanche’, ni jour férié !
Est-ce’ que
j’aurais presque manqué simplement d’aller travailler ?!!!
...
J’ai sorti le café moulu... Après j’ai voulu me doucher...
J’aurais
pris l’temps d’un expresso... mais tu l’auras si bien caché,
Que
le paquet fut introuvable... et toi aussi : tu’étais sortie !
Ce
café, tu l’as camouflé... alors tant pis, c’est du whisky
Que
j’ai bu seul à ta santé... !
Non...
je plaisante’... J’te dis : « Merci... de t’occuper de tout ranger...
Avant
qu’on l’ait utilisé ! »...
Tu
m’fais du bien... ça, c’est certain !...
Un
p’tit coup d’main... ça n’mange’ pas d’pain !
Pourtant
ça n’en donne’ pas non plus,
Dans
tous les cas ! C’est entendu !
Mais
ce matin, c’est trop ballot !
Tu
as filé sans dire un mot...
Et
mon courrier, tu me l’as pris et mis sous pli... Ça, j’le crois pas !
Même’ pas
fini... mais parti là... juste avec toi ?
Dis... préviens-moi
Quand
tu fais ça rien que pour moi !
J’aurais
juré être en pétard...
J’n’étais
seul’ment « pas très pénard »... sans t’en vouloir...
Vu
que c’est ta bonne intention
Qui
m’a valu, dans l’imprévu, tout ce lot de complications...
...
J’avais pensé, sans crier gare...
Que
tu passe’rais bien par la gare...
Comme
elle’ se trouve’ sur ton parcours :
Pour
toi, c’n’était pas un détour...
Et tu l’as fait ! J’ai mon billet ! Pour ton entrain, merci encore !
A part qu’en allant vers le sud... je perds le nord
Et le bon train !
Et le bon train !
Je perds surtout mon entretien ...
Enfin ! Je n’te jette’ pas la pierre... et les erreurs sont très humaines...
Ce qu’on regrette’, c’est qu’elles’ s’enchaînent :
(Fais-moi du bien... modérément...
Ça prévient les débordements... Et comme’ ça, tout l’monde est content !)...
Tu te souviens ? Tiens... un instant... ! Tu m’avais pris un
rendez-vous...
Je
n’sais plus quand... mais toi, tu sais... et tu sais où... Pour moi, c’est flou...
Moi,
je n’avais rien demandé... mais tu l’as fait... Voilà !... C’est
fou !
Tu
te souviens que, ce jour-là, j’en aurais pris moi-même un autre...
Tu croyais bien faire’, j’ai compris : tu as joué « le bon apôtre » !
Et
je n’avais plus rien à dire’... car je l’ai eu, mon rendez-vous...
Ce
rendez-vous qui grâce à toi, fut un faux pas pour moi, c’est tout !
Puisque tu l’avais pris... à tort... et, pourtant, vraiment
de bonne’ foi...
Mais vraiment pas au bon endroit...
Et
moi, pantois, je n’savais pas ! Je m’étais juste fié à toi !
Aussi...
comprends mon embarras :
Préviens-moi...
quand tu m’fais du bien !
PHASE II
PHASE II
C’est
comme’ le billet de loto, dans la poche’ de mon pantalon...
Si
seul’ment, avant d’le laver, tu avais juste vérifié
Que
ses poches’ étaient vraiment vides...
Alors
là, ce serait limpide !
Or,
au contraire : elles’ étaient pleines
De
promesses’... et, pour le bas d’laine’...
On
en parlerait bien sans peine...
Oui
mais voilà... Ô manque’ de veine !...
Sur
le coupon, sans discussion,
‘Y’avait
la bonne’ combinaison...
J’ai tout compris en un éclair :...
Tout
se transforme et rien n’se perd !
On
pouvait compter sur des prunes’... dans le tambour de la machine :
Les
lambeaux de notre fortune ont soudain compté... pour des ruines !
Et
puis... j’n’aurais pas dû t’passer
Les
clés de la voiture’... tu sais ! quand tu as voulu la garer...
Mieux
qu’elle’ n’était...
Ce
fut parfait :
On
avait un bon carrossier...
Qui
m’a permis de t’embrasser quand même... et de te remercier
D’avoir
voulu rendre service,
Ma
compagne et fidèle’ complice !
Il faut garder bon caractère’... car la jeunesse est éphémère...
A
quoi bon doper la rancune et se vautrer dans la colère ?
Pour
bien plaire, il faut se complaire... et donc, d’abord, qu’on se tolère !
‘Y’a
pas d’mystère !
Oui !
les mystères’, ils sont ailleurs : dans nos zones’ d’ombre et ça, c’est clair !
Et, de mémoire, en voici un, comme un principe élémentaire :
Pourquoi
ne m’as-tu pas rendu... ma tabatière’, ma pipe en terre...
Que
j’avais tenue de mon père et que j’n’aurais même’ pas bourrée ?
Si
tu n’aimais pas la fumée, je n’l’aurais jamais allumée...
C’est
« ta campagne anti-tabac » pour moi ? Tu vois, j’ai compris ça !
J’ai
bien compris, merci... ça va !
Mais
crois-moi : je peux te jurer
N’avoir
vraiment jamais fumé
Que
du jambon, comme’ les gens bien,
Sans trop de vices’ et de venin...
C’est
peut-être une’ vertu, vois-tu...
C’est
aussi que je suis têtu
Et
que j’n’ai pas cédé, non plus,
A
ces poisons qu’on m’a tendus...
En
m’les offrant comme’ des festins :
Des plaisirs à goûter sans faim,
« Sans
qu’on n’en voie jamais la fin ! »
Aussi
comprends... c’est enfantin :
Moi
égale’ment... j’me fais du bien...
Alors,
voilà : je te préviens... toi, ma p’tite’ femme et mon âme’ sœur :
« Dans
l’arrogance ou l’impudeur,
Trop
de bonheur tue le bonheur »...
Trop
de bien devient bourratif...
Ou
voire’... carrément subversif...
Dès
que ça d’vient trop intrusif...
Comme
un caillou dans l’engrenage...
Comme
un intrus dans le ménage...
Et
quand on fait de ceux qu’on aime
Un
miroir où se voir soi-même...
En
oubliant la part de l’autre
Juste indépendante’ de « la nôtre »,
On
a tout faux :
C’est
un fiasco !
En
amour, on peut s’embrasser, s’enlacer jusqu’à
s’embraser...
On
peut se forcer, tout fausser... se froisser d’être consumé,
Consommé... ou même’ dévoré :
Désolé !
Comment justifier d’avoir osé, sans se poser,
Décider à la place’ de l’autre, alors que « ce n’est pas l’aimer » ?
Car
aimer l’autre’, ce n’est jamais
Penser
pour l’autre en ignorant là, tout bonne’ment, ce qu’il voudrait :
A
trop l’étreindre et le contraindre,
On
pourrait bientôt même éteindre
Sa
flamme...
Ou, plutôt, l'étouffer dans l’âme...
Et,
vois-tu, c’est tout un programme !
Cependant,
qu’est-ce’ qui nous condamne ?
Nos
intentions ou nos actions ?
Nos
convictions ou nos fictions ?
Tout
ça n’est rien, mon Bel Amour !
En
amour, on apprend toujours...
Il
faut s’armer d’humilité
Et
juste de sincérité :
Avouer
que l’on s’est trompé,
C’est
faute à moitié-pardonnée...
Préviens-moi...
quand tu m’fais du bien !
PHASE III
PHASE III
Pareil :
on est vraiment pareil
A
des abeilles’ qui font leur miel...
On
voudrait offrir des douceurs, qu’on renouvelle à volonté...
Croyant
toujours apporter joie, satisfaction et volupté...
Alors
qu’à tout considérer, la quantité...
Ça
peut gaver !
Reste
que pour la qualité...
Ça
demande un ajustement
Pour
atteindre précisément
Le
désir de l’autre et son cœur...
Et,
par-là, nourrir son bonheur !
C’est
sûr’ment ce que tu voulais,
L’autre
jour, quand tu m’demandais
Mon
plat favori ? Non, mais, sans rire,
En
répondant « tripes’ à faire’ frire »,
Je
croyais faire un peu d’humour !
Alors,
quand j’ai vu dans le four...
Des
abats si bien disposés...
Moi,
ça m’a juste indisposé...
Comprends-moi...
si j’ai prétexté...
Avoir
soudain quelques nausées...
C’n’est
pas faux ! mais la vraie raison,
Je
l’ai cachée par discrétion...
Mea
culpa ! et grand pardon !
Et
merci pour ton intention !
Car,
après tout, sans prétention,
Une intention, de toute’ façon, ça peut toujours faire
illusion...
Mais,
à quoi bon : ça tourne en rond... ou bien ça vous passe « à
côté »
Quand
ça n’est qu’une’ mauvaise idée !
Tiens !
à propos d’idée mauvaise...
Tu
souhaitais bien qu’elle’ me plaise,
Notre
cuisine en vert fluo... enfin ! fluo « de chez fluo », comme on en
voit chez Stabilo ?!!
J’ai
appelé un ophtalmo...
Parce’ qu’alors, là... c’était très chaud !
J’ai eu les yeux en papillote...
Ou
les paupières’ en redingote...
J’aurais
dû faire opposition... J’ai manqué d’imagination !
J’ai
eu la tête au court-bouillon :
Ça, c’est barbant et c'est barjot ! J'en ai souffert des ronds d’chapeau...
C’est un dégât collatéral...
C’est un dégât collatéral...
Et
c’est fatal, si ça fait mal... vu qu’c’est mon outil de travail...
Avec tout ça, je n’te dis pas... quand nos repas sont « colorés »...
Enfin... je veux dire « épicés »...
Enfin... je veux dire « épicés »...
J’me
sens le foie tout barbouillé...
C’est
peut-être aussi la raison
De
mes problèmes’ de digestion...
Il
y’aurait comme une’ malfaçon...
Comme
une arête’ dans le poisson...
Un
mauvais œil dans le bouillon...
Et
ça n’vient pas de la cuisson !
C’est
une’ question de concession...
Or,
j’n’ai jamais trop consenti... à renier toutes’ mes préférences
Pour
m’adapter, par complaisance,
A
tes caprices’ ou tes toquades...
Et
ceci dit, sans rebuffade,
J’ai
le droit constitutionnel
De
disposer de tous mes goûts... sans faire appel, ce s ’rait mortel,
A
des artifices’, entre nous !
Voilà,
c’est mieux ! et, dans le fond, c’est naturel : on se dit tout !
Et
puis j’ai compris, après coup,
Que
tu voudrais me faire’ plaisir ; me rendre heureux, par-dessus tout !
Aussi... ma chérie, je l’avoue...
Ça
me paraît toujours moins fou...
Toujours
plus doux...
Qu’une
échauffourée, entre nous...
Ça
pourrait sembler dérisoire...
Ça
fait partie de notre histoire...
Et
si je vois dans le miroir
Des
avatars ou des déboires,
Je
n’pourrais jamais t’en vouloir
De
penser bien faire... et d’y croire...
Alors
si moi, je n’m’y fais pas,
Si
j’ai « la gueule’ de bois » parfois, si c’est souvent plus fort que
moi :
Préviens-moi...
quand tu m’fais du bien !
FINAL...
FINAL...
Préviens-moi...
quand tu m’fais du bien !
Car, tu sais
bien...
Tout ça n’est
rien...
Entre les peines’ et
les déveines,
J’ai vécu près
de toi quand même !
Et puisque ce
qui nous remplit
S’appelle’ tout simplement : « La Vie »
Qui est la nôtre...
et qui est tienne,
Ivre ou
sereine, et qui est mienne,
Ce qui nous
tient, c’est qu’elle’ soit pleine
D’un amour qui
défie les haines !
C’est alors,
sans chaîne et sans gêne,
Qu’une attention
n’est jamais vaine
Avec
l’intention, plutôt saine,
Qu’on se
respecte et se convienne...
Et ce que j’en dis, ici-même,
Se résume à ce
vieux problème
Afin que nos
cœurs se comprennent...
Ce qui
comprend bien... qu’on « s’apprenne » !
Et ce que je
dis, ici-même,
Se résume à quelques emblèmes
Qui te disent’ ô
combien je t’aime !
Au fond des peines’...
au fond des veines...
Qui te disent’...
ô combien... :
« Je
t’aime » !
(Au quotidien...)
Oui mais, quand même ...
Oui mais, quand même