- L’exil
n’est pas un idéal ! -
J’ai entendu une’ voix me dire :
« J’ai fui l’horreur de mon pays : l’enfer d’une’ guerre’ qui le décime.
J’suis
rescapé d’un génocide’ qui ne compte’ même’ plus ses victimes ;
Naufragé
dans une’ mer de sang d’une’ violence apocalyptique.
Qui peut m’offrir un autre choix ? Je
cherche un îlot pacifique !
Je n’ai pas
reconnu ma ville à la fin des bombardements !
Et je vis malgré
mes douleurs, en sursis d’être un survivant :
J’suis un fantôme encore’ vivant qui s’éteint depuis trop longtemps !
Mais j’aime’rais
vivre comme avant dans la maison que j’aimais tant !
Ici la Vie n’est
plus possible ! On meurt sous les bombes’ et les balles !
Aidez-nous à briser
le mal que nous font ces frappes’ infernales !
Je tremble’ sous les
canons qui tonnent’ ! pour moi-même et pour ceux qui restent !
On n’a jamais
prévu tout ça ! Comme un ouragan ou la peste !
Rien n’est écrit.
Tout reste à faire’. Mon frère est mort de ses blessures !
Je n’l’aurais pas
imaginé : tout ce désastre’ me défigure !
On vivait des
jours ordinaires’ où on pouvait tenir debout !
Avant, on
connaissait la paix ; avant, on existait comme’ vous !
Aujourd’hui
rien n’est plus pareil :
On doit tout laisser
derrière’ nous !!!
Comme’ des millions, sous le soleil,
Comme’ des millions, sous le soleil,
Nous
on voulait rester chez nous ! »
...
J’ai
entendu des voix redire :
« Là-bas on meurt dans la misère et d’une’ maigreur qui crie famine.
« Là-bas on meurt dans la misère et d’une’ maigreur qui crie famine.
Le
ciel est lourd et l’eau est rare’ ! C’est la chaleur qui nous lamine !
La
terre est sèche : elle est stérile et ma famille est famélique !
Qui peut nous offrir d’autres choix ? J’suis
un réfugié climatique !
J’ai tout quitté pour
fuir, ailleurs, le feu, la soif, le vent, la faim !
A présent ce qui
me nourrit ne provient pas de mon jardin !
Nos journées
ressemblaient aux vôtres’ et on avait les mêmes’ besoins.
On s’écorchait les
doigts, pourtant, pour glaner du riz ou du pain !
Aidez-moi à
rentrer chez moi, à cultiver mes vraies racines ;
A retrouver ma
nourriture ; à sauver mon sol de sa ruine !
Je veux pouvoir
produire’ les fruits de mon labeur avec mes mains !
Je veux revoir de
vraies moissons, les partager au quotidien !
On n’a besoin que
de soutien... pas de souffrir comme’ des martyrs !
Pas de s’enfuir
ou de choisir entre se nourrir et mourir !
On voudrait sauver
nos récoltes’ et pouvoir même en profiter
Sans se priver pour se soumettre à des lobbys sans charité !
Aujourd’hui
ce n’est même’ plus ça :
On
doit tout lâcher derrière’ nous !!!
Nous
sommes’ des millions dans ce cas...
Qu’on
nous aide à rester chez nous ! »
...
J’ai
entendu trop d’voix me dire :
« J’ai vu des enfants maltraités s’effondrer dans des puits de mine !
« J’ai vu des enfants maltraités s’effondrer dans des puits de mine !
L’industrie
pollue nos rivières’ et ses crachats nous contaminent !
On
nous a dit qu’on doit subir notre esclavage économique ;
Qu’on n’a jamais eu d’autre choix ; que
c’est un fait technologique !
Je suis exilé d’un
progrès auquel n’ont droit que des nantis :
C’est pour eux que
j’épuise’ ma force et mon malheur les enrichit !
Je n’en sors pas de
nos douleurs ! et je sais que j’m’y perds aussi !
Le mépris est de
leur côté ! Dans l’nôtre, il n’y’a que des soucis !
Ils nous ont volé
le meilleur de nos sources’ et de nos ressources !
Et c’est parce’
que leur cœur est dur que nos rancœurs ne sont pas douces !
On s’est amputé de
nos biens pour que leurs méfaits prolifèrent
Et c’est bien là, sur
nos galères’, qu’ils s’agrandissent’ et qu’ils prospèrent !
Nous ne sommes’
plus propriétaires’ de nous-mêmes’ ou de notre terre ;
Ils font un repaire’
de voleurs de nos aires’ et nos sanctuaires !
Ils ont violé nos
dignités et spolié nos propriétés !
Nous sommes’ réduits
à leurs affaires’ et notre histoire’ s’est arrêtée !
Aujourd’hui
on survit à peine :
On
devrait se priver de tout !!!?
Nous
sommes’ des millions qu’on enchaîne...
Pour
nous libérer, aidez-nous ! »
...
Et
j’entends des voix nous redire :
« Moi j’ai souffert pour mes croyances’ qu’une’ dictature’ brime et réprime.
J’ai
fui les haines’ et les tortures’ d’un régime’ qui répand ses crimes !!!
Et
j’ai fui mille’ persécutions pour une’ promesse’ démocratique ;
Est-ce’ qu’il existe un autre choix ? J’ai
d’mandé l’asile’ politique !
Je suis apatride,
aujourd’hui... Je n’sais plus très bien qui je suis !
Et je suis ici en
exil, loin de mes rêves’ et mes envies !
On m’a opposé des fureurs ! On m’a imposé la terreur !
Et je sais que ma
seule erreur est d’avoir écouté ma peur !
J’ai suivi des
passeurs cupides’ ; sauter dans l’vide’, c’est salutaire ?!!!
Des rafiots sur une’
mer avide’, c’n’est pas stupide’, c’est suicidaire !
Mais on préfère’ risquer
sa vie que demeurer à demi-mort !
Est-ce’ qu’on a l’désir
de rester quand rester, c’est subir son sort ?
Est-ce’ qu’on a
l’droit de renoncer à essayer de s’en sortir ?
Est-ce’ qu’on a
l’choix d’se contenter d’un présent qui n’a pas d’ave’nir ?
J’écris ces maux
avec mes mots ; j’remplis mon cœur avec mon sang !
J’voulais qu’mon pays
soit plus beau qu’il ne l’est plus depuis longtemps !
J’ai préféré ma migration
et c’est peut-être une illusion !
J’laisse un décor
en perdition, sans moi pour sa reconstruction...
Et j’laisse’ des
corps sans protection ; des parents et combien de gens ???
Mais j’voulais vivre simplement le destin dont rêve un enfant !
Nous
sommes’ des millions dans ce cas !
Nous,
c’qu’on veut, c’est ça ! plus que tout !
Si
vous l’comprenez... aidez-nous !
Aidez-nous...
à rester chez nous ! »
...
...
Qui
entend ces voix, qui le veut ?
Qui
comprend ces gens, rien qu’un peu ?
Est-ce’
qu’ils ont le droit d’être heureux ?
Aidons-les
à rester chez eux !
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