SOMBR'HEROS

Les sombr’héros...

« Que la force soit avec eux ! » :
C’est ce qu’on dit !? C’est ce qu’on veut !?
Peut-on savoir ? En cas d’urgence,
A-t-on vraiment toute’ sa conscience,
Ou plutôt du feu dans les yeux !?

Pour eux, tous les moyens sont bons !
Sans vergogne et sans rémission !
Leur succès n’a pas de morale...
Et c’qui les r’cale’... c’est d’être pâles...
Quant au fiasco : ça craint ! Pardon !

Ils sont trop forts ! ‘Faudrait savoir
Ce qui pourrait nous décevoir...
On les voit comme’ des forteresses...
Quand ils nous montrent des prouesses,
Et qu’on veut croire... à leur pouvoir....

Ils jouent les durs... pas les bobos...
(Ni trop « fashion », ni trop fachos !)
Puisqu’il faut voir leur tableau d’chasse...
Et comme ils l’allongent’... avec classe,
Avec « brio » !... sous les « bravos » !

C’est pas comme’ Zorro, autrefois,
Qui n’eut de noirs que ses combats...
Pour une ombre toujours alerte...
Aux contours de sa silhouette,
Et l’« éclair »... surgi du fourreau !

Mais, chapeau bas !
Bas, les chapeaux !
N’est pas bouffon qui est le roi...
Et ça n’est pas n’importe quoi...
Ça, c’est le choix... des sombr’héros !

C’est entre « pots-d’-vin » et tripots...
Comme entre salaire... et sale... eau...
Qu’ils naviguent’, là,  juste... en eaux troubles...
Pour des dollars et quelques roubles...
Ou pour glorifier leur ego !

Ce sont des champions d’illusions...
Mais les valets d’leurs ambitions !
Qu’importe leur humeur fantasque !
Ou la rumeur, qui porte un masque !
Car, pour la forme, ils cachent’ le fond...

Qui m’a dit : « Viens donc ! Régale’-toi...
De ces exploits qui jettent’ un froid ! » ?
Je réponds ! Ou bien j’me rassure...
(Car je n’bois pas de cette’ saumure) :
« T’es qui, là ? »... « Quoi...? Très peu pour moi ! »...

L’air de rien, ils mettent’ un grappin,
Avec leur dégaine’ de vaurien,
Sur les esprits les plus fragiles,
En les triturant, c’est facile,
Avec un don de comédien...

Leur sourire est fait de rictus...
Et qui se frotte à ce cactus,
Goûte à ses vertus hypnotiques...
Dont ils feront, l’air angélique,
Un mâle usage ou un bonus...

Mais, chapeau bas !
Bas, les chapeaux !
Entre larrons, ils sont les rois...
Et ça n’est pas n’importe quoi...
C’est bien le choix... des sombr’héros !

Dans leurs affaires’ de gros bonnets,
Ils sont les dieux de la monnaie...
Grands chambellans des tiroirs-caisses !
De nos billets, et de nos pièces,
Ils sont maîtres’ avec leurs sujets....

Et si leurs plans cafouillent’ un peu...
Pour un place’ment « juste »... hasardeux...
C’est la conjoncture et la crise...
Qui vous aura volé... la mise...
Mais... douter d’eux... c’n’est pas sérieux ?

En politique, on n’a pas mieux !
Quand le pouvoir fait des envieux...
Où, sortis d’un chapeau magique,
Les vautours... ont l’air sympathique...
Pour des pigeons... piégés par eux !

Même’ les « suppôts de Méphisto » (!!!),
Sur scène, ont le charme vieillot...
Des ténors au timbre lyrique...
Ici, comiques’... et là, tragiques...
Ou bien séducteurs à gogo...

Sur les écrans... ils sont légion...
En commandos... Et comment donc !
Usant de jeu... et de violence...
En forçant l’honneur et l’audience...
Pour un score... en augmentation...

Mais chapeau bas !
Bas, les chapeaux !
N’est pas champion qui ne sait pas...
« Faire impression » comme, on le voit,
Le font, sans foi... les sombr’héros :

Dans les sports, ils sont très gourmands,
D’expédients et, c’est stupéfiant,
Pour se couvrir d’or et de gloire,
En décrochant quelques victoires,
Au prix de dix-mille’ reniements...

Ils ont fière allure et, pourtant,
Ces « chevaliers bien moins que blancs »...
Cachent’ leurs traits sous leur insolence
Ou la fierté de leur puissance,
Pour se tenir au premier rang...

Il se pourrait que, quelque-part,
Ils accaparent’ tous vos miroirs...
Et que, sous leur élan bravache,
Ils vous rallient à leur panache,
Un peu sombre, en étant criard...

Voici le risque démasqué :
Ne plus pouvoir se démarquer...
De leur malice et de la ruse,
Ou du vice’ dont ils nous abusent...
Autant qu’on peut le tolérer...

Ce sont de curieux intrigants,
Ou bien les chantres du néant...
Des éminences’ un peu trop grises...
Et qui maintiennent’ sous leur emprise...
Un entourage’ très bien-pensant...

Mais, chapeau bas !
Bas, les chapeaux !
Ils sont rois, dans le genre’ sournois...
Et ça n’est pas n’importe quoi...
C’est bien le choix... des sombr’héros !

A chacun, de vouloir y voir
Un peu clair, mais sans s’émouvoir...
En changeant parfois de casquette,
Et tant pis pour ceux qu’ça inquiète :
A chacun d’y prendre sa part !

Car les héros, comme’ les seigneurs,
On leur dévoue souvent son cœur...
Mais quand ces héros le trahissent,
On leur demeure un peu complices...
A qui le tort ? Pourquoi, l’erreur ?

Il y’eut bien Zorro, autrefois,
Qui n’eut de noir que son trépas...
Et... son ombre toujours alerte ;
Le satin de sa silhouette,
Et son cheval... et son chapeau !

Puis ‘y’a des croque’mitaines’, aussi,
Au cœur gris... au mauvais esprit...
Des capitaines’ à l’esprit sombre...
Et cet esprit... nous fait de l’ombre !
Mais qu’ils retournent’ donc dans leur bulle !
Sombres zéros... Tiens ! C’est trop nul !

Est-ce’ qu’on le vit ? Est-ce’qu’on le veut ?
Est-ce’qu’on l’espère au moins un peu ?
Peut-on savoir ? En cas d’urgence,
Aura-t-on seul’ment pleine’ confiance,
En ayant de la poudre aux yeux ?

Oh ? vraiment de la poudre aux yeux ?!!!

Eh !... halte-là !
Et chapeaux bas !
N’est pas champion qui ne sait pas
« Faire illusion »... quand chacun croit,
La vérité, dès qu’elle’ se voit...
La vérité... oui ! rien que ça !
Et l’amour... enfin... qui foudroie...
Les « ténèbres’ et les sombr’héros »...
Et l’amour... enfin... qui foudroie...

Les « ténèbres’ et les sombr’héros » !

« Que la force soit avec eux ! » :
C’est ce qu’on vit ? C’est ce qu’on veut ?
Peut-on savoir... dans l’ignorance...
Où s’en va le monde’... sans conscience ?

 

 

 

 

 

 

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