Oooh !
Jean est bien triste, aujourd’hui ! Il vient d’aller voir son méde’cin...
Le
diagnostic est dur pour lui ! Il n’l’imaginait pas à c’point !
Il lui
reste encore’ quelques mois ; au pire’, quelques semaines’ à peine !
Il a l’impression
d’avoir froid : à l’intérieur, il est comme’ blême !
Soudain,
il lui arrive un flash : partir si vite, il n’peut pas... Non !
Il se
souvient de mots qui fâchent’, qu’il a proférés sans pardon !
Il
pense aussi à tout ce vide’ qu’il aurait voulu mieux remplir ;
Dans sa
vie, tout c’qu’il n’a pas fait ! ou qu’il aurait pu réussir !
Le
voilà debout chez son ex ; il a pensé s’mettre à genoux !
Sans
faux semblant et sans prétexte, il voudrait qu’elle’ l’écoute’ surtout !
Pour
une’ fois il est sans discours, sans recours, le temps est trop court... !
Il lui
parle’ d’un ancien amour, des beaux jours et de son cœur lourd !
Et il
ajoute’ : « Faisons la paix ! On n’va pas se quitter comme’ ça !
Parce’
que cette’ fois c’est pour de vrai ! Il n’y’aura plus de prochaine’
fois ! »
Il lui
dit tout ce qu’il regrette et aussi ce qu’il n’regrette’ pas...
Les
bons moments, les jours de fête et leurs bambins beaux comme’ des rois !
Il dit qu’il aurait dû mieux faire,
Qu’il était l’champion d’ses galères !
Qu’il était l’champion d’ses galères !
Que
c’est trop tard, de toute’ manière,
Puisqu’on
n’revient pas en arrière !
Mais
qu’il y’a toujours des poussières...
Qui
nous cachent’ des jours de lumière !
Plus
loin et juste un peu plus tard, il explore encore’ sa mémoire...
Il
repense à quelques amis qu’il a pu « trahir », quelque part...
Toutes’
ces belles’ âmes’ qu’il a perdues, sachant qu’il les aimait quand même !
Qu’on
n’peut pas être plus déçu que de la part de ceux qu’on aime !
Il se
revoit ‘y’a des années là, dans la maison familiale :
Il voit
sa sœur aînée, son frère... et des journées assez banales...
Il ne
sait plus pour quelle’ raison le contact a été rompu !
Qu’est-ce’
qui fait quand on s’voit plus vieux, qu’un vœu d’enfant, ça ne compte’
plus ?
Il
pense à Pierre’, son p’tit dernier, qui a tant souffert d’un divorce
Pour ses
parents et puis après... qui a manqué ses propres noces ;
Il sait
le poids qu’il a gardé sans qu’des adultes’ s’en soient douté !
Et qu’il
croit avoir tout raté car tout ça l’aurait condamné !???
Il
revoit Marie, sa plus grande’ qui a quitté tôt la maison !
Qui
s’est rendue à sa demande’ dans des missions pour les Nations.
Est-ce’
qu’elle’ cherchait à s’évader de sa famille’ décomposée ?
Est-ce’
qu’elle a pu se retrouver pour enfin seul’ment se poser ?
Il pense’ qu’il aurait pu mieux
faire...
Qu’il pouvait être un meilleur père !
Que c’est trop tard, de toute’
manière...
Puisqu’on n’revient pas en
arrière !
Mais qu’il y’a pourtant des
poussières
Qui nous gâchent’ autant de
lumière !
Il est
ici, dans son appart’, il a réuni ses trois « loups » !
En chef
de meute, avant qu’il parte, il veut les rassurer sur... tout !
C’est
un passage à sens unique qu’il tient à leur montrer, sans doute :
« La
vie, c’est tragique ou magique’, suivant qu’on l’aime ou la
redoute ! »...
C’est c’qu’il
leur dit en résumé... Il ne peut sûr’ment pas s’tromper !
Puisqu’il
est près de la quitter, après l’avoir tant consumée !
Il n’a
plus l’temps juste’ de tricher, n’ayant plus celui d’s’ajuster !
Ce
qu’il peut dire ou bien penser, c’est vraiment sa pure’ vérité !
Alors
il déploie tout son cœur, il n’a plus peur de se livrer !
Et c’qu’il
dit, c’est pour leur bonheur ! de leurs malheurs... les délivrer !
Il
aime’rait bien pouvoir faire’ plus ! mais il n’a pas tout ce pouvoir !
Il a l’énergie
de l’espoir de faire’ « mieux » avant son « départ » !
A
présent il est au cime’tière’ devant la tombe’ de ses parents.
Leurs
photos ont l’air tell’ment claires’ sur la pierre’ qu’il les voit dedans !
Il
éclate en sanglots et puis... il balbutie oh ! quelques mots...
On
pourrait entendre un « merci ! » ou un
« pardon ! » mais rien de trop !
Il leur dit qu’il voulait mieux
faire,
Qu’il voulait tant les rendre fiers !
Que c’est trop tard, de toute’
manière,
Puisqu’on n’revient pas en
arrière
Mais... qu’ils l’accueillent’ à leurs
« frontières » !
Pour le mener vers la lumière !
Et il
leur dit : « Attendez-moi ! Oui ! comme au jour
de ma naissance !
Je sais
trop c’qui est derrière’ moi... mais devant, c’est vers vous qu’j’avance !
Si vous
êtes’ là dans le silence’, je vous l’demande :
« Excusez-moi ! »
Je n’ai
pas construit l’existence’ que vous m’prépariez pas à pas !
Pourtant
j’ai souvent fait d’mon mieux
Jusqu’à
ce jour... j’l’espère un peu ! »
« Je voulais porter vos bannières !
Et j’ai toujours voulu vous plaire !
Si c’est trop tard, de toute’
manière,
Pour des heures’ entières’ à
refaire,
Ô inspirez-moi les
dernières !
Et portez-moi dans vos prières ! »
Le temps est passé ! il passe’ra !
Quelques journées puis quelques mois...
Le temps est passé ! il passe’ra !
Quelques journées puis quelques mois...
Depuis, Jean se sent plus léger... Il vient de revoir le méde’cin :
Le diagnostic aurait changé ?!
Est-ce’ qu’en fait, il revient de loin ?
S’il y’a des miracles’ ? Il le croit !
Puisqu’il oublie d’être ombrageux...
Peu importe où ça finira ! à l’intérieur,
il se sent mieux !
Il a fait
ce qu’il devait faire
Pour son... « prochain anniversaire » !
Et dans
son cœur tout est plus clair,
Comme’ ses
derniers gestes’... Il l’espère !
Car si
ces heures’ sont les dernières,
Qu’elles’
soient couronnées de lumière !
Et il se dit : « J’ai
fait d’mon mieux...
Ces jours derniers... J’l’espère un
peu ! »
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