mardi 2 décembre 2014

AÏCHA

Aïcha

C’est en donnant sa vie, pour les générations,
Que notre Jeanne, un jour, a connu les « Godons »...
Ils ne l’auront, dit-on, surtout pas profanée...
Elle’ monta au bûcher encore immaculée... Immaculée !

A-t-on violé son âme ? Elle, aura tant souffert
Du martyre’ d’un Amour qu’elle avait juste offert,
Pour arracher des frères’ aux mains de tortionnaires
Qui en faisaient les proies de leurs lois sanguinaires !

Au mépris des frontières... au prix d’immenses trésors,
Albion était altière... et ses soldats, retors...
Ils venaient dévorer le territoire’ de France,
En broyant tout son droit à la moindre indulgence !

Mais toi, ma douce Aïcha,
Au nom d’Allah, dis-moi !
Petite enfant fragile,
Cœur innocent, docile,
Et modèle’ de vertu...
À quoi donc’ rêvais-tu ?

À quoi donc’ rêvais-tu ?

L’honneur d’être voilée, l’avais-tu désiré ?
Ton esprit était pur, quand ça t’est arrivé !
Étais-tu âme en peine, une âme sœur... une amante ?
A vrai dire, inconsciente, ou libre et consentante ?

Il y’a tant de gourous qui ne sont que voyous,
Prescrivant des abus... aux desseins les plus fous...
Qui bâillonneraient le vice en clamant leur sagesse
Et qui, pourtant, se livrent à mille-et-une’ bassesses ! 

Tu étais la Princesse et la fleur d’un désert
Qui ne t’avait permis que neuf ans de ciel clair...
Avant que ton regard ne voie plus cette offense...
Qu’au fond de ta mémoire... à travers ta patience...

Ô toi, ma belle Aïcha,
Au nom d’Allah, dis-moi,
Petite enfant, docile,
Cœur innocent, fragile,
Et modèle’ de vertu...
De quoi donc’ rêvais-tu ?

De quoi donc’ rêvais-tu ?

Il n’est jamais venu, celui que tu pleurais,
Chevalier dans les nues, que tes rêves’ espéraient...
Cet ami de ton âge, animé de tendresse,
Et qui t’aurait sortie de tes draps de tristesse...

On avait pris ta main, sans avoir ton accord,
Et tu laissas les tiens pour épouser ton sort !
As-tu nourri l’espoir de quitter ta demeure
Avant ta dernière heure, et que l’Amour se meure ?

L’Orient s’est levé avec un grand soleil...
Mais le soleil s’éteint au fond de ton sommeil !
Lui, qui dure depuis tant et tant de nuits profondes...
Et ta douleur secrète a parcouru le monde !

Ô toi, ma douce Aïcha,
Enfant d’Allah, dis-moi,
Cœur innocent, subtil,
Si émouvant... gracile,
Du ciel de ta vertu,
Quel mirage’ montres-tu ?

Quel mirage’ montres-tu ?

Le Ciel est dévêtu, empreint de Vérité !
Tu as passé les âges’ et tu nous as touchés,
Au terme de l’Histoire ! Et qui peut te comprendre
A creusé des années... vouées à se méprendre !

Tu devais avoir peur, blottie dans ta pudeur,
Alors qu’on te privait de jeux et de candeur
Pour te jeter si tôt dans un destin de femme
Que tu n’as pas mûri... au creux de ta jeune âme !

Il ne fait plus de doute, à présent, que ton sort
A percé son silence au-delà de ta mort !
Et par le défilé des siècles de légende,
Nous parviennent’, aujourd’hui, ton cri et ton offrande !

Ô toi, ma tendre Aïcha,
Enfant d’Allah, dis-moi,
Cœur innocent, subtil,
Si émouvant... gracile,
Du ciel de ta vertu,
Quel message envoies-tu ?

Quel message envoies-tu ?  

Dans des soieries précieuses’, on t’offrit des faveurs,
Que tu ne goûtas pas, toi qui rêvais de fleurs,
De poupées de chiffon, pour bercer ton enfance
Et la draper de joies ou de frêle insouciance...

On t’a promis l’extase, entourée d’organdi,
Sous des volutes’ exquises’... on a voilé ta vie !
Pour te séduire, aussi, on a loué ta grâce
Avec tant d’insistance’... que ça brisait ta glace !

Enfant meurtrie,

Un jour, tu es partie pour des ruisseaux de lait,
Vers un monde aussi beau, que rien n’y serait laid,
A part le souvenir d’un enfer que traverse
L’innocence exposée à des lubies perverses !

Ô toi, ma tendre Aïcha,
Étoile auprès d’Allah,
Rose au parfum subtil,
Émouvante et gracile,
Au ciel de ta vertu,
Quel miracle attends-tu ?

Quel miracle attends-tu...

Pour des millions d’enfants,
Qu’on entraîne ou qu’on vend,
Sur des sables mouvants ?
Aïcha, dis-nous, vraiment...

Quel miracle attends-tu ?

Allongée sous la tente,
Étais-tu consentante ?
Il y’a tant de gourous 
Qui n’sont que des voyous !

Avec un cœur de loup !

Le tien était trop doux...


Il ne fait plus de doute, à présent, que ta mort
A rompu son silence !... au-delà de ton sort !






 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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