Aïcha
C’est en donnant sa vie, pour les générations,
Que notre
Jeanne, un jour, a connu les « Godons »...
Ils
ne l’auront, dit-on, surtout pas profanée...
Elle’ monta
au bûcher encore immaculée... Immaculée !
A-t-on
violé son âme ? Elle, aura tant souffert
Du
martyre’ d’un Amour qu’elle avait juste offert,
Pour
arracher des frères’ aux mains de tortionnaires
Qui
en faisaient les proies de leurs lois sanguinaires !
Au
mépris des frontières’... au prix d’immenses’ trésors,
Albion
était altière... et ses soldats, retors...
Ils
venaient dévorer le territoire’ de France,
En
broyant tout son droit à la moindre indulgence !
Mais
toi, ma douce Aïcha,
Au
nom d’Allah, dis-moi !
Petite
enfant fragile,
Cœur
innocent, docile,
Et modèle’ de vertu...
À
quoi donc’ rêvais-tu ?
À
quoi donc’ rêvais-tu ?
L’honneur
d’être voilée, l’avais-tu désiré ?
Ton
esprit était pur, quand ça t’est arrivé !
Étais-tu
âme en peine, une’ âme sœur... une amante ?
A
vrai dire, inconsciente, ou libre et consentante ?
Il
y’a tant de gourous qui ne sont que voyous,
Prescrivant des abus... aux desseins les plus fous...
Qui
bâillonne’raient le vice en clamant leur sagesse
Et qui, pourtant, se livrent’ à mille-et-une’ bassesses !
Tu
étais la Princesse et la fleur d’un désert
Qui
ne t’avait permis que neuf ans de ciel clair...
Avant
que ton regard ne voie plus cette offense...
Qu’au
fond de ta mémoire... à travers ta patience...
Ô
toi, ma belle Aïcha,
Au
nom d’Allah, dis-moi,
Petite
enfant, docile,
Cœur
innocent, fragile,
Et modèle’ de vertu...
De
quoi donc’ rêvais-tu ?
De
quoi donc’ rêvais-tu ?
Il
n’est jamais venu, celui que tu pleurais,
Chevalier
dans les nues’, que tes rêves’ espéraient...
Cet
ami de ton âge, animé de tendresse,
Et
qui t’aurait sortie de tes draps de tristesse...
On
avait pris ta main, sans avoir ton accord,
Et
tu laissas les tiens pour épouser ton sort !
As-tu
nourri l’espoir de quitter ta demeure
Avant
ta dernière heure, et que l’Amour se meure ?
L’Orient
s’est levé avec un grand soleil...
Mais
le soleil s’éteint au fond de ton sommeil !
Lui, qui
dure’ depuis tant et tant de nuits profondes...
Et
ta douleur secrète a parcouru le monde !
Ô
toi, ma douce Aïcha,
Enfant
d’Allah, dis-moi,
Cœur
innocent, subtil,
Si
émouvant... gracile,
Du
ciel de ta vertu,
Quel
mirage’ montres-tu ?
Quel
mirage’ montres-tu ?
Le
Ciel est dévêtu, empreint de Vérité !
Tu
as passé les âges’ et tu nous as touchés,
Au
terme de l’Histoire ! Et qui peut te comprendre
A
creusé des années... vouées à se méprendre !
Tu
devais avoir peur, blottie dans ta pudeur,
Alors
qu’on te privait de jeux et de candeur
Pour
te jeter si tôt dans un destin de femme
Que
tu n’as pas mûri... au creux de ta jeune âme !
Il
ne fait plus de doute, à présent, que ton sort
A
percé son silence au-delà de ta mort !
Et
par le défilé des siècles de légende,
Nous
parviennent’, aujourd’hui, ton cri et ton offrande !
Ô
toi, ma tendre Aïcha,
Enfant
d’Allah, dis-moi,
Cœur
innocent, subtil,
Si
émouvant... gracile,
Du
ciel de ta vertu,
Quel
message envoies-tu ?
Quel
message envoies-tu ?
Dans
des soieries précieuses’, on t’offrit des faveurs,
Que
tu ne goûtas pas, toi qui rêvais de fleurs,
De
poupées de chiffon, pour bercer ton enfance
Et
la draper de joies ou de frêle insouciance...
On
t’a promis l’extase, entourée d’organdi,
Sous
des volutes’ exquises’... on a voilé ta vie !
Pour
te séduire, aussi, on a loué ta grâce
Avec
tant d’insistance’... que ça brisait ta glace !
Enfant
meurtrie,
Un
jour, tu es partie pour des ruisseaux de lait,
Vers
un monde aussi beau, que rien n’y serait laid,
A
part le souvenir d’un enfer que traverse
L’innocence
exposée à des lubies perverses !
Ô
toi, ma tendre Aïcha,
Étoile
auprès d’Allah,
Rose
au parfum subtil,
Émouvante
et gracile,
Au
ciel de ta vertu,
Quel
miracle attends-tu ?
Quel
miracle attends-tu...
Pour des millions d’enfants,
Qu’on entraîne ou qu’on vend,
Sur des sables mouvants ?
Aïcha, dis-nous, vraiment...
Quel miracle attends-tu ?
Pour des millions d’enfants,
Qu’on entraîne ou qu’on vend,
Sur des sables mouvants ?
Aïcha, dis-nous, vraiment...
Quel miracle attends-tu ?
Allongée sous la tente,
Étais-tu consentante ?
Il y’a tant de gourous
Qui n’sont que des voyous !
Avec un cœur de loup !
Le tien était trop doux...
Il ne fait plus de doute, à présent, que ta mort
A rompu son silence !... au-delà de ton sort !
Avec un cœur de loup !
Le tien était trop doux...
Il ne fait plus de doute, à présent, que ta mort
A rompu son silence !... au-delà de ton sort !
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