dimanche 2 octobre 2011

TRÉPIDANCE...

En trépidance...

Je vois le temps, partout, montrer sa dictature ;
Je vois les gens, surtout, courir à toute allure...
Je sens le poids, sur nous, de tout ce qui rend sourd
A l’appel de la vie... Au présent de l’amour...

Parfois les jours sont lourds, mais les jours s’évaporent...
Et nos corps agités, comme’ de vraies sémaphores,
Semblent bouger plus fort, sans bonheur ni plaisir...
Rien que pour avancer, rien que pour en finir...

On se stresse, on s’empresse ; S.O.S. ! On se blesse !
Mais pour qui, la détresse... et pourquoi, la vitesse ?
Et le cheveu couché, et le profil vainqueur,
Et le « timing serré », et du rythme au compteur...

Si j’ai le temps de prendre un café sur le pouce,
Quand le retour me tire... ou le retard me pousse,
Je prends garde à l’horloge, et j’oublie ses couleurs ;
Puis je repose ma tasse, et j’en perds la saveur...

Comme, en état d’urgence, on se défend des choses,
On regarde sa montre, on ne sent plus les roses ;
On écoute un volcan... On n’entend plus le vent !
Et le souffle de vie... n’est plus qu’un ouragan.

Vous n’avez pas le temps et le café vous brûle ;
Vous devez repartir vers un torrent qui hurle,
Verrouiller votre porte, et gagner le courant...
Puis la foule, au dehors, vous dévore et vous prend.


Vous entrez dans la danse
Et, sans compter vos chances,
Vous entrez comme en transe...

En trépidance...


On se presse ? On s’affaisse... On s’affaire, on s’apprête...
On en perd la mesure, en mesurant sa perte...
C’est la vie qui veut ça : ‘faut aller de l’avant !
Je prendrais du recul, si j’en avais le temps...

A-t-on le temps, jamais, quand c’est lui qui nous mène ?
Quand on en voit les chaînes, on en porte la peine...
Alors que, simplement, rien que pour un instant,
On natteint la douceur, quen s’éloignant du rang...

En désirant la paix... on apaise’ra l’envie ;
En déjouant ses peurs, on a foi dans la vie ;
Comme un horizon calme, un départ sans dépit ;
Le hasard, sans l’ennui ; un répit infini !

Mais votre nuit s’achève... et le réveil résonne !
C’est une autre journée, et le jour vous « raisonne »...
Puis c’est le quotidien, c’est un nouveau destin :
Le début d’un matin, aussi vrai qu’incertain...

Comme, en état d’urgence, on oublie tout un monde,
On emploie tout son temps à compter les secondes...
En forçant les ressorts, on traverse un décor,
Sans voir d’autre chemin, que celui qui en sort...

Vous n’avez pas le temps... mais le temps vous anime !
Il faut vous engager, et conserver la mine ;
Dégager votre allure, au fil du défilé,
En suivant le parcours... avec un pas pressé...


Vous entrez, en cadence,
Dans un tumulte intense ;
Vous comptez sur vos chances...

En trépidance...


On le sait bien, pourtant : ce qu’on gagne en vitesse,
On le perd en pudeurs, comme en délicatesse !
Il faut se « déployer »... faisant fi des lenteurs,
Quand notre esprit chemine... au cœur des profondeurs...

Soit on glisse en surface’, soit on brise’ra la glace,
On n’a jamais le temps de s’attarder sur place...
A moins qu’on ne s’extirpe, avec agilité,
D’un courant qui nous force à toujours avancer...

Car si j’avais le temps de prendre mes distances
Pour saisir le silence, et goûter l’existence...
Je pourrais m’élever au dessus des tourments !
Et laisser ma tension retomber un instant...

C’est vrai qu’en plein trafic, en plein cœur de la ville,
Des abris sont cachés... et des havres tranquilles,
Qui nous parlent d’un monde où courir n’a pas cours ;
Où la force est paisible... aux contours de l’amour...

Puisqu’en état d’urgence, on ne sait plus son âme...
Qu’en négligeant ses joies, on reste au bord ses larmes,
On découvre parfois, comme un présent troublant,
Le visage habité d’un séjour apaisant...

Vous y prenez le temps... de sourire à la vie ;
De « sentir votre cœur », d’écouter vos envies...
Et, malgré votre montre, au tictac incessant,
Vous trouvez votre place et vous avez ce temps :


Vous entrez en silence
Dans une mer immense...
Et, loin des turbulences,
De tant d’exubérance,

Malgré ce monde en proie aux tracas permanents,
Vous retrouvez l’espace où rien n’est plus urgent...

Que de prendre conscience
De sa juste importance...
Et de vivre en confiance,
Avec ses espérances...
Pour en goûter la chance...

Sans trépidance...





 

 

 

 

 

 

 

 

 

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